Le projet des tapis​​​​​​​
Je me suis lancé à l’époque de l’écriture de mon Journal d’un criminel dans le projet de faire des tapis avec les images de mes équations. Je devais partir en résidence au Maroc pour faire faire là-bas ces tapis par des artisans marocains. C’est un galeriste rencontré par l’intermédiaire de Michel Salsmann qui m’avait lancé dans ce projet. Finalement ce projet n’a jamais abouti. Mais il me reste les images que j’avais fait réaliser pour ce projet de tapis. Je présente ici quelques unes de ces images. Peut-être que ce projet finira par aboutir un jour et qu’ainsi ces tapis seront réalisés !​​​​​​​
Le tapis carré névrose
Le tapis carré névrose
Le tapis carré perversion
Le tapis carré perversion
Le tapis carré psychose
Le tapis carré psychose
Le tapis cogito
Le tapis cogito
Le tapis corps
Le tapis corps
Le tapis équilibre
Le tapis équilibre
Le tapis espace de l'idiotie
Le tapis espace de l'idiotie
Le tapis force
Le tapis force
Le tapis langue
Le tapis langue
Le tapis mot
Le tapis mot
Le tapis processus
Le tapis processus
Le tapis rond névrose
Le tapis rond névrose
Le tapis rond perversion
Le tapis rond perversion
Le tapis rond psychose
Le tapis rond psychose
Le tapis théorie du beau
Le tapis théorie du beau
Le tapis train
Le tapis train
Voici quelques extraits de mon Journal d’un criminel dans lesquels je parle de ce projet de tapis. On voit ainsi tout le processus du projet et la façon dont il finit par ne pas aboutir. Moi grâce à mon art de diariste je suis parvenu à faire quelque chose de positif avec l’échec de ce projet. Je me suis fait le poète de cet échec.
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LE JOURNAL DU TAPIS

19 avril

Un projet s’est dégagé de notre discussion. Je pourrais partir au Maroc pour réaliser un « tapis de mots » avec un artisan local. Cela se ferait dans la résidence d’artiste créée par B. au Maroc (Gwen va d’ailleurs bientôt y aller). Je vais avoir aussi à écrire un texte sur le travail de Gwen pour alimenter son projet marocain. J’ai refusé de faire cela pour un autre artiste de B. que je ne connaissais pas et dont, a priori, je n’aimais pas le travail. Le tapis pourrait être exposé dans le loft où B. prévoit de faire une exposition en octobre 2010. Partir au Maroc, cela me fait vraiment peur (mais je serai en résidence avec un artiste marocain ce qui limitera la casse). Et je crois que l’idée de tapis de mots à travailler au Maroc, à partir de leur tradition de tapis de prière, est un projet possiblement intéressant. 

17 juillet

Un véritable besoin d’écrire m’habite et je veux fonder mon existence sur ce besoin. Je n’irai donc pas au Maroc pour faire des tapis (ou plutôt faire faire des tapis). Je ne suis qu’un poète et c’est donc que la poésie est la seule chose qui me vaille. Adieu arts plastiques !

23 juillet

16h04. J’ai vu B. à la galerie. J’ai retrouvé ma confiance en lui. Le projet marocain semble en fin de compte bien lancé. J’apporterai des livres à Névache sur le tapis. B. m’a dit que le mieux, c’est qu’il me loge chez lui et qu’il soit là en même temps pour me soutenir dans mes démarches auprès des artisans. Il m’a dit qu’il fallait penser commercialement le projet. Savoir quel public ce et ces tapis pourraient intéresser.

28 août

Avec mes ultimes corrections de manuscrits, cela fait beaucoup de projets à mener à leur terme. Et cela suffit à justifier ma décision de ne plus peindre. Non, vraiment, je ne suis pas un peintre. De même, je pense dire à B. tout cela et donc lui annoncer que j’abandonne le projet de réaliser des tapis au Maroc. Cela serait véritablement un projet d’occidental : un triste projet donc. Je n’ai aucune compétence sur le sujet. De quel droit irai-je faire travailler des ouvriers marocains sur ce pseudo projet d’occidental ? Ce serait perdre mon temps. Et jouer le jeu du fascisme des êtres de séduction. Je pense maintenant aux tourteaux que je vais manger ce soir.

17 septembre

22h01. Je suis arrivé pile à l’heure au rendez-vous. B. m’a parlé en détail du projet des tapis au Maroc. En le quittant, j’étais enthousiasmé par ce projet. Je pourrai aller au Maroc après ma vacation à Beaubourg. L’idée est de faire des séries de tapis. En créer un et ensuite de proposer aux clients de choisir les couleurs et le format. Il y aurait alors création d’un nouveau tapis (au maximum huit tapis). Tout cela se ferait par internet. On devrait donc créer un site internet. L’idée est de travailler directement avec des artisans marocains.

13 octobre

20h51. J’ai regardé le nom des artistes et des fabricants de tapis que m’a donné B. . Ça m’a intéressé. Intéressé au sens où je n’ai pas vu grand-chose d’intéressant. J’ai commencé à faire des propositions sur une feuille. Quelques trouvailles. Cela me donne envie de continuer.  Je crois que ce projet de tapis est vraiment intéressant pour moi.

Vendredi 22 octobre

12h56. Je viens d’appeler B. pour lui dire que j’avais commencé à travailler sur le projet du tapis et que j’étais enthousiasmé par ce projet. Il m’a dit qu’il y avait vraiment quelque chose à faire d’un point de vue artistique. On devrait se voir pendant l’exposition du 6B.

Mercredi 10 novembre

23h04. Je voudrais aller au Maroc faire des tapis comme Artaud est parti au Mexique, pour sortir de cette culture fascisante que je décris tant et qui est la culture des sociétés de consommation. Il y a une pratique magique de l’image et poétique qui me paraît être le moyen le plus efficace pour lutter contre cette culture. Les institutions françaises, musées et galeries, sont tenues par des gens pour qui l’art est le dernier des soucis, et cela alors même qu’ils font profession de travailler dans ce domaine. Le refuge et le soutien de ma famille m’ont évité d’avoir à rentrer dans cette machine des institutions fascisantes de l’art et cela a été pour moi une grande chance. Pour mon art, je veux dire. L’impossibilité de l’amour que je décris, il me semble qu’elle est due à cette séparation nauséabonde de l’âme et du corps, pointée du doigt par Artaud. S’il y a l’amour par le corps et l’amour par l’âme, que donc l’amour ne peut être que pensé dissocié ainsi, il n’y a plus alors d’amour possible. L’amour est bien au contraire une force magique qui permet d’unifier l’âme et le corps. Je veux partir à la recherche de cette force perdue. Et comme Artaud, je veux la chercher loin d’ici, en allant donc au Maroc. Le Maroc deviendra ainsi le lieu où je pourrai tenter de trouver une autre culture que cette culture européenne qui m’a transformé en malade de l’âme. Parce que la maladie mentale qui est une maladie de l’amour, elle trouve bien son origine dans cette dissociation de l’âme et du corps. Aller donc ailleurs, trouver dans une autre culture la solution possible à ce terrible problème de l’amour et ainsi guérir de moi-même.

Vendredi 12 novembre

J’ai montré mes croquis de tapis à B.. Il a trouvé ça bien. On devrait en faire treize. On en fera d’abord un premier. Prix de vente des tapis : 2000 euros. Un tapis à fabriquer : 200 euros.

Dimanche 21 novembre

Je lui ai parlé de mon projet de tapis au Maroc. Je me suis alors dit que si j’avais un CDI dans un musée très vite, je ne pourrais pas mener à bien ce projet de tapis. Que je ne pourrais plus me consacrer à ce type de projet. Ensuite je me suis dit que cela n’était pas très grave au fond. Que de toute façon je ne me considérais pas comme un véritable peintre. Que je n’étais qu’un enfant, fils de famille, qui jouait à l’artiste. Que je me rendrais donc humainement plus utile en travaillant dans un musée. Que d’autre part cela me donnerait la possibilité de me concentrer sur mon travail d’écriture.


Lundi 6 décembre

Il m’a aussi dit que le projet de tapis se ferait plutôt début février. Cela m’arrange aussi. Il m’a dit qu’il était sur un nouveau projet avec des écoles de paysagistes. Cela m’a fait un peu sourire. B. multiplie les essais, il doit penser qu’ainsi il finira par marquer un but. Cela montre à mon sens sa légèreté et son instabilité.

Jeudi 23 décembre

B. m’a pris à part et m’a dit qu’il fallait qu’on se voie vers le 3 janvier. Qu’il allait passer Noël en famille. Il m’a dit qu’il comptait créer un espace d’exposition à Casablanca. S’attaquer donc au marché marocain. Et me faire rentrer dans sa galerie avec mon travail sur les tapis. J’espère qu’il ne m’en a pas voulu de ne pas être hyper enthousiaste ou du moins de ne pas montrer mon enthousiasme.

Lundi 10 janvier

J’ai téléphoné à B.. On s’est donné rendez-vous à Cité Universitaire vendredi à 11h. Il m’a souhaité bonne chance pour mon examen. Je lui ai dit que ce serait bien qu’il s’occupe du contrat nous liant pour les tapis. Il m’a expliqué quelques points techniques de la fabrication. Il me montrera deux tapis qu’il a fait faire au Maroc il y a cinq ans.

22h04. J’ai appelé Andres pour lui dire que mon petit frère s’occupera de la mise en forme informatique des tapis, que donc je n’avais pas besoin de son aide pour cela. Je lui ai demandé de ses nouvelles. Je lui en ai donné des miennes.

Vendredi 14 janvier

B. nous a amenés en voiture jusqu’à chez lui. Un grand et bel appartement. On a travaillé jusqu’à 13h puis on a mangé tous les trois. B. nous a fait des pâtes. On a ensuite travaillé jusqu’à 17h. On a pu faire les treize tapis. On a aussi fait des effets de couleur. Très heureux de cette journée de travail. B. aussi m’a dit être très content du travail, heureusement surpris. C’est Jean qui a beaucoup travaillé. Jean m’a dit qu’il était content aussi de cette journée de travail. Il trouve les images intéressantes. B. doit me rappeler : jeudi nous devons aller voir une exposition de tapis dans une galerie parisienne et vendredi aller voir un producteur de tapis. B. a obtenu un contrat type d’édition par C.. Il me l’a envoyé par mail. B. nous a beaucoup parlé du Maroc. Il nous a dit que le Maroc était en guerre contre l’Algérie. B. vient de m’envoyer un SMS me demandant que Jean lui renvoie deux fichiers. Jean a accepté. J’ai donc aussitôt répondu positivement à B.. J’ai la peur que B. utilise ce travail pour se faire de l’argent sur mon dos. Terrible pensée. En fait B. joue un rôle essentiel dans ce projet. Sans lui, je ne pourrais jamais le mener.

Samedi 15 janvier

J’ai aidé Maman à préparer le gratin de pommes de terre. J’ai préparé la salade et mis la table (je crois). J’ai parlé à Maman du projet de tapis et des deux rendez-vous que j’ai la semaine prochaine avec B.. J’étais fier de pouvoir lui parler de cela. Je n’ai pas parlé du fait que c’est Jean qui a mis les tapis sur Photoshop.

B. m’a alors appelé. Il m’a dit qu’on n’avait que douze tapis. Il va donc falloir en faire une treizième. Je regarderai avec Jean si vraiment on n’en a que douze. Je l’ai rappelé un peu plus tard pour lui demander si Jean avait bien enregistré le « tapis équilibre ». B. m’a rappelé pour me dire que oui. B. préfère qu’on fasse en carré le « tapis psychotique », le « tapis pervers » et le « tapis névrosé ».

Dimanche 16 janvier

Après le repas j’ai fait la vaisselle et Jean m’a aidé à débarrasser la table. Je lui ai dit qu’il manquait un tapis. Il est descendu avec son ordinateur dans ma chambre. Jean m’a dit : « Il y en a bien treize ». En fait c’est qu’il comptait dans ces treize un des tapis ronds qui répète un tapis carré. J’ai alors repris mes schémas et l’idée m’est venue du « tapis processus ». Je dois en discuter avec B.. Jean est prêt à le faire le week-end prochain.

Lundi 17 janvier

Nicolas m’a rappelé qu’il fallait que je pense bien à la nécessité de faire faire ces tapis au Maroc. Cela est-il nécessaire ? Est-ce que je ne peux pas aussi les produire en France ? Peut-être existe-t-il des machines qui permettent de les produire en France à bas coût ? Il faudrait que je me renseigne là-dessus.

Mercredi 19 janvier

B. m’a envoyé un message pour me proposer qu’on visite l’exposition de tapis vendredi. Je l’ai rappelé. On s’est donné rendez-vous vendredi à 14h devant l’église Saint Germain-des-Prés. B. m’a dit qu’il a montré mes images à C. et que C. est aussi enthousiaste pour le projet. B. a téléphoné pour avoir un rendez-vous avec la responsable de production des tapis de je ne sais plus quelle maison. Elle n’était pas là. Elle doit le rappeler. C. viendra avec nous.

17h34. J’ai oublié de dire que B. a soulevé la possibilité de faire produire nos tapis en France. On obtiendra peut-être plus facilement ce que l’on veut et ce sera peut-être de meilleure qualité. Il faut voir les prix qu’on nous propose. Pour cela heureusement que C. et B. sont avec moi. Heureux que C. s’associe à notre projet.

Vendredi 21 janvier

B. est arrivé. Il m’a d’abord amené à une galerie où il y avait des tapis d’artistes exposés. C’était du tufté, c’est-à-dire des tapis fabriqués à la machine. B. a dit très justement : « On aurait dit de la moquette ». On est allé ensuite à la galerie Diurne. Un homme nous a accueillis très professionnellement. Il nous a montré des tapis à 100 000 nœuds au m² (en laine). Il avait aussi des tapis à 350 000 nœuds au m² en soie (les premiers : 770 euros le m², les seconds près de 2000 euros le m²). Il nous a expliqué que ces tapis étaient tissés dans des ateliers au Népal. Qu’il leur serait facile de produire nos tapis avec un délai de trois mois. B. lui a montré une image, celle que Jean lui avait envoyée par mail. Ils font aussi de la tapisserie. B. lui a laissé sa carte. Ils devraient lui envoyer par mail des informations plus précises. J’ai oublié de dire qu’avant on était passé dans une première boutique Tai Ping. Ils produisaient des tapis tuftés. Ça revenait à 500 euros le m². La dame doit faire un devis un peu précis qu’elle enverra à B. par mail. B. m’a dit : « 100 000 nœuds au m², on a ça pour 100 euros au Maroc. Donc le Maroc reste la bonne solution ».

B. m’a dit : « Au Maroc, ce sera une aventure, on aura plein d’embrouilles mais au moins ce sera abordable du point de vue financier ». On est allé ensuite dans un café vers Odéon. On a pris deux cafés. J’ai montré le « tapis processus » à B.. Je lui ai dit aussi que je préférerais que le « tapis psychotique », le « tapis pervers » et le « tapis névrosé » soient faits en rond. J’ai appelé l’ami d’Andreï qui a une boutique de tapis près du collège de France. Il m’a dit qu’il était actuellement dans un salon, qu’il n’avait pas de temps pour me parler. Il se souvenait de moi. Je lui ai dit que je le rappellerais mercredi ou jeudi pour lui parler de mon affaire avec B. et lui poser des questions sur les tapis. J’ai quitté B. à Odéon.

Jeudi 27 janvier

Andreï est arrivé en vélo. Il m’a dit qu’il était malade. Je l’ai quand même embrassé. On est allé chez son ami. Il m’a dit qu’il est « Dazjerbaïjan » (je ne sais pas comment ça s’écrit). [Azerbaïdjan]. Je lui ai parlé de mon projet de tapis. Andreï m’a présenté. Il m’a dit qu’il vendait surtout des tapis tissés. Que son boss avait déjà travaillé avec des artistes. Qu’ils avaient un atelier en Turquie. Je crois que les tapis tissés s’appellent des « quilmines » (ou quelque chose comme ça) [kilim]. C’est plus fin qu’un tapis noué. Ils vendaient des grands tapis 350 euros, 500 euros. Les tapis étaient vraiment assez beaux. Il m’a dit que le prix d’un tapis tissé est 100 euros le m². Il m’a dit qu’il parlerait de moi à son boss et que si celui-ci était intéressé pour travailler avec un artiste, il nous mettrait en contact. Il m’a dit que Pincas (un prof des Beaux-Arts, il n’est d’ailleurs plus prof maintenant) avait vu ses ateliers en Turquie. Je lui ai laissé mon numéro de portable et l’adresse de mon site internet.

23h37. J’ai oublié de dire qu’en quittant Andreï j’ai appelé B. pour lui dire que j’avais vu la boutique de tapis de l’ami d’Andreï et que celui-ci m’appellerait si son boss était intéressé par notre projet. B. a dit : « Ça me fait plaisir ». Il a dit : « C’est vrai qu’on pourrait faire des kilims, je n’y avais pas pensé ». Je me suis dit : il joue à l’idiot comme moi. Il s’adapte aux situations sans chercher à créer lui-même les situations, ce que je fais moi-même. Je partage donc avec B. sa passivité. Cela me rend méfiant vis-vis de lui et en même temps cela me le rend aussi sympathique.

Jeudi 3 février

J’ai vu B. à la galerie. Il m’avait appelé alors que j’étais à la médiathèque pour confirmer notre rendez-vous de demain. On s’est donné rendez-vous à 10h50 au métro Wagram. Il m’a dit qu’il fallait oublier le Maroc et tenter de faire les tapis en Turquie. Ça m’a agacé.

Vendredi 4 février

B. a passé deux coups de fil. Il a appelé deux artistes pour leur proposer une résidence au Maroc. Je n’ai pas pu m’empêcher de regarder alors B. avec ironie. Il ne cesse de lancer des plans et ceux-ci n’aboutissent que rarement, me suis-je dit. B. a dû sentir mon sentiment car il s’est justifié. Il a dit : « Neuf dixième des gens se désistent. Il faut donc avoir de la réactivité et lancer plein de projets pour avoir une chance que quelques projets se réalisent vraiment ». On est ensuite allé dans le showroom. La dame qui nous a reçus m’a fait très bonne impression. B. lui a présenté notre projet. Elle a regardé les images. Elle nous a présenté ce qu’ils produisaient. Elle fait faire des tapis tuftés en Thaïlande et dans un autre pays. Elle fait faire aussi des tapis noués. J’ai oublié où (troisième pays). Elle nous a aidés à préciser notre projet. J’ai dit à B. que je n’étais pas pour ce projet de laisser les gens créer leurs propres tapis à partir des treize tapis initiaux. La dame m’a défendu. Elle a dit que ça complexifiait trop le projet. Elle va nous envoyer à moi et B. un premier devis (proposition) dans une semaine. B. part au Maroc dimanche. Il revient dans un mois et demi. On sera en contact par mail. Ça risque de nous coûter de l’argent avec Diacasan (c’est le nom de la maison de cette dame) mais au moins on sera sûr du résultat. On lui a laissé les images des treize tapis. B. lui a laissé sa carte et moi mon site internet et mon adresse mail. On est resté une heure trente avec elle. La dame a dit qu’elle ne travaille qu’avec les gens avec qui elle a du feeling. J’espère qu’on ne lui pas fait trop mauvaise impression. J’aimerais beaucoup travailler avec elle. C’est vrai que les tapis tuftés font un peu moquette, mais au moins on a là un véritable interlocuteur. Elle a déjà travaillé avec des artistes. B. m’a dit qu’elle avait travaillé avec une boîte de design très connue. Je mise donc sur ce projet. Du coup je ne partirai pas au Maroc. En sortant on a pris un café. C’est B. cette fois qui a payé. Je l’ai quitté au métro Wagram. On s’est embrassé et je lui ai dit en riant de m’envoyer une carte postale du Maroc. On essaiera de rester en contact par mail.

Charley m’a dit que le tapis c’était mort. Qu’il avait des tapis de Calder et qu’ils étaient invendables. Il m’a dit que pour le tapis d’art, il faut faire six exemplaires maximum plus deux exemplaires pour l’artiste. Je croyais que B. m’avait dit neuf. Peut-être m’a-t-il bien dit huit. Je lui reposerai la question. Charley m’a bien reçu. Je suis vite parti car il était occupé. Nous nous sommes sympathiquement dit au revoir.

Jeudi 10 février

J’ai montré mes tapis en cours de route, que j’avais sur ma clé USB. Aucune réaction. J’espère qu’Aude et JS ne m’en veulent pas pour mon attitude un peu envahissante de ce soir. Je dois les revoir dimanche. JS a dit quand j’ai montré mes tapis : « Non, finalement il ne part pas au Maroc ». Je me suis senti gêné. Impression de passer pour un imbécile prétentieux. J’ai pensé au livre de Carco, Le roman de Villon. J’ai pensé au passage où Carco décrit Villon fréquentant la bonne société. Je me suis vu dans ce rôle ce soir. C’est peut-être cela qui a fait que j’étais un peu décalé.

Dimanche 13 février

Je commence à comprendre vraiment que B. n’est pas un type fiable. Il ma proposé toutes sortes de projets et aucun na abouti. Il change sans arrêt davis. Ainsi : au début il disait. « Non, il ne faut pas faire de tapis tufté ». Et là, lorsquon est allé à Diacasan, oui le tufté c’est en fait la bonne solution. Donc je laisse tomber mes affaires avec B.. J’ai quand même mes treize images. Je pourrais essayer den faire quelque chose par moi-même et dans un autre cadre. Ça n’est donc pas perdu. Je nai rien signé avec B.. Je ne me suis donc engagé à rien. J’estime que je peux me désengager oralement de lui, du fait que lui-même par ses multiples volte-face, na pas cessé de se désengager oralement de ses promesses.

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