Je veux défendre avec ce site une distinction de pensée que je fais entre les visuels et les auditifs. Nous vivons dans une société des images dans laquelle les gens ont de moins en moins de rapport auditif avec l’écriture. Le rapport visuel à l’écriture devient le rapport dominant de notre société de la télé-réalité. Les nouveaux modes de publicité et la diffusion totalitaire d’internet forge ainsi une société de consommation dans laquelle la parole des visuels est de moins en mois audible. Une parole qui est bâillonnée et muselée au nom d’un certain progrès humain.
J’oppose ainsi la parole des visuels au texte écrit des auditifs. La langue des auditifs est une langue scientifique, neutre : une langue non affective. Les auditifs ont un rapport visuel à la langue et les visuels un rapport auditif à la langue. Les auditifs pensent visuellement et les visuels pensent auditivement.
C’est sexuellement que les visuels s’opposent aux auditifs. Il y a une forme amoureuse qui rend possible la pensée des visuels qui est différente de la forme amoureuse qui rend possible la pensée des auditifs. Les visuels et les auditifs ne pratiquent pas ainsi l’amour de la même façon. Des mouvements comme MeeToo ou Balancetonporc cherchent à niveler la sexualité des visuels pour en faire une sexualité d’auditifs. Les auditifs sont sexuellement des dominants et les visuels des dominés. On retrouve ici L’extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq.
C’est une nouvelle guerre de religion. Comme la guerre entre les protestants et les catholiques. Je veux moi me battre pour un nouvel Edit de Nantes et cela pour sauver poétiquement la parole des visuels. Je veux me battre contre Madame de la Critique de la Raison Pure. Cette figure n’est-elle pas le symbole de la domination des auditifs sur les visuels ? Madame de la Critique de la Raison Pure est une visuelle qui a mis son sens  auditif de la parole au service des auditifs. Elle est ainsi une sorte de collaborationniste dans notre monde du fascisme du coeur voulu par la dictature des auditifs sur les visuels.
La Bible qui est un texte oral. On entend les gens parler lorsque l’on lit la Bible. C’est que l’oralité de la langue est lié au sentiment religieux de l’existence. La parole des visuels nous donne accès à Dieu. Elle nous donne accès à un rapport religieux à notre existence animale. On retrouve ici le « Dieu est mort » de Nietzsche. C’est aussi pour sauver le sentiment religieux de l’existence qu’il faut travailler à sauver la parole des visuels. Au début de la création Dieu était Verbe.
Il faut se battre contre notre société de la télé-réalité qui tend à domestiquer socialement les visuels pour en faire des esclaves dans notre monde auditif. Un monde où le matérialisme auditif est roi. Un monde dans lequel les individus sont réduits auditivement à l’esclavage visuel. C’est cela le règne des images dans notre société de consommation moderne.
On veut empêcher les gens de penser animalement pour les empêcher ainsi de penser auditivement. Plus de pensée créative alors. Il n’y a plus alors que la pensée visuelle de la copie et de la reproduction. Un monde de la pensée vidé de toute possible affectivité animale dans lequel l’idiot en liberté apparait comme le dernier des philosophes-artistes. Seul ce prophète de l’idiotie semble être en mesure de venir au secours des créateurs pour sauver l’âme affective de la parole animale des êtres humains. Pour sauver ainsi le sens auditif de l’existence.
Je veux ici dire le rapport que j’entretiens avec un certain nombre de créateurs en tout genre dont j’ai pu intégrer l’oeuvre dans ma bibliothèque de plasticien. Je n’ai fait que peser la plupart de ces livres. Je ne les ai pas ainsi lu en spécialiste universitaire auditif mais bien en peintre incapable d’orthographier correctement la langue française. J’ai cherché à m’emparer auditivement de la force poétique de ces textes pour défendre ainsi une histoire poétique des visuels.
Je crois à l’opposition entre les visuels et les auditifs. Je veux moi défendre la parole des visuels avec mon travail d’écriture. Je me suis en ce sens constitué une bibliothèque de visuel et non d’homme de lettres en collectionnant les livres de ces auteurs. La bibliothèque d’un artiste brut. La bibliothèque d’un fou littéraire et non celle d’un savant travaillant intellectuellement sur l’idiotie.
J’ai un rapport fantasmatique à ces auteurs. J’ai besoin de ces auteurs pour mener à bien mon aventure poétique. Ils me soutiennent dans mes errances de mangeur de femmes. Je m’appuie fatasmatiquement sur eux pour développer poétiquement mes délires visuels. Je les entraine ainsi avec moi dans mon aventure de poète idiot.
Mes textes sont anti-kantiens, écrits poétiquement, nietzschéens en ce sens. Mais en un autre sens ils sont écrits rationnellement, de façon kantienne et en ce sens on peut les qualifier d’anti-nietzschéens aussi. De là toute l’ambiguïté  de titres comme Madame de la Critique de la Raison Pure ou Traité d’idiotphysique.
Kant et Nietzsche sont ici à prendre comme deux symboles de pensée, le premier étant le symbole de la pensée rationaliste, de l’écriture intellectuelle, le second de la pensée irrationaliste, de l’écriture donc poétique. Kant serait ici le Dieu de la pensée visuelle des auditifs tandis que Nietzsche serait le Dieu de la pensée auditive des visuels.
J’aurai pu devenir heideggérien si je n’avais pas retourné contre moi-même mon fascisme. C’est ainsi que je me suis sauvé de la non-pensée. De la littérature, voilà ce que donne l’exercice de la non-pensée. Le fascisme du coeur est ainsi généré par la pensée des visuels lorsque cette dernière se met au service de la pensée des auditifs. Il y a là la figure animale de Madame de la Critique de la Raison Pure.
J’aurais pu devenir un auteur d’extrême-droite si je n’avais pas été sauvé par le travail de mon inconscient. J’ai triomphé de ma folie en me tirant moi-même par les cheveux comme le baron de Münchhausen pour sortir ainsi de la marre de mon fascisme du coeur. J’ai opéré ce miracle de l’idiotie dans le cadre d’une analyse. C’est que la pensée auditive doit travailler à prendre conscience d’elle-même en travaillant ainsi à se penser elle-même visuellement et cela pour ne pas tomber dans un extrême contraire. L’extrême auditif des de tous ceux qui pratiquent visuellement le pouvoir dans notre société de la télé-réalité.
Mes textes sont peur-être ainsi avant toute chose lacaniens. Il me semble bien que je suis d’abord un poète lacanien. Je m’appuis sur ma pratique de l’analyse pour développer poétiquement mon oeuvre. Il ne s’agit pas pour moi d’écrire de la psychanalyse. Je ne suis pas un théoricien de la psychanalyse. L’analyse n’est pour moi qu’une pratique qui me permet de travailler magiquement mon idiotie. Une pratique qui me permet de prendre conscience poétiquement de ma nature de visuel. De penser ainsi visuellement la nature auditive de ma pensée.
Je me suis retrouver chez mon psychanalyste comme dans la gueule du loup. C’est là que je me suis trouvé poétiquement le plus en sécurité. Marx s’est ainsi réfugié en Angleterre, haut lieu du capitalisme. De la même façon il s’était trouvé là dans la gueule du loup. C’est là qu’il a pu ainsi écrire en toute sécurité son Capital. Les auditifs sans conscience d’eux-mêmes pratiquent une psychanalyse sauvage à l’encontre des visuels. Seul le visuel qui prend conscience de lui-même dans le cadre d’une analyse peut être ainsi amené à faire face à cette sorte de violence des auditifs à son égard.
Les visuels sont transformés dans notre société auditive en malades mentaux incapable de mener poétiquement leur schizophrénie et pour cela terriblement vulnérables face à la pratique de la psychanalyse sauvage des auditifs à leur égard. Le poète idiot c’est celui qui cherche à donner sa voix à ceux qui ainsi n’ont plus de voix dans notre société. Donner une voix à ceux qu’on cherche à réduire au silence en les gavant de neuroleptiques ou en les enfermant sauvagement dans des cliniques psychiatriques.
Mais les auditifs ne sont pas nécessairement les ennemis des visuels. Tout comme il y a des visuels qui échappent à l’heideggérrisme il y a des auditifs qui échappent au fascisme du coeur général des auditifs. Il y a ainsi des êtres de séduction qui se battent visuellement au côté des visuels pour aider les visuels à se sauver animalement. Pour les aider à prendre conscience d’eux-mêmes. Il y a ainsi des sociologue et des psychanalystes qui peuvent soutenir les visuels dans leur lutte contre le fascisme du coeur dont ils sont les victimes.
Cela me fait dire que je ne crois pas à une nécessaire guerre entre les visuels et les auditifs. Entre Kant et Nietzsche. Je crois bien au contraire à la possibilité d’une alliance entre eux et cela pour combattre le fascisme du coeur des penseurs en tout genre de l’extrême-droite. Je crois à une troisième voie. A une alliance animale possible entre les visuels et les auditifs. Entre tous ceux qui sont prêts à faire l’effort de prendre conscience d’eux-mêmes pour ainsi ne pas tomber dans une pensée de l’extrême. Des gens capables de lutter contre l’extrémisme de leur nature de visuels ou d’auditifs.
C’est cela le nouvel Edit de Nantes auquel je rêve. Une alliance politique entre les visuels ayant pris auditivement conscience d’eux-mêmes et les auditifs ayant pris conscience visuellement d’eux-mêmes. Une alliance pour sauver le sens religieux de l’existence mais sans pour autant tomber dans la pensée réactionnaire d’une église au service de l’extrême-droite du coeur.
Artistiquement je me définie avant aussi comme un terroriste. Je me fais en effet passer pour un blanc aux yeux des pions blancs mais en réalité je travaille au service des pions noirs. C’est ainsi que j’arrive à piéger les blancs. Voir comment j’ai piégé mon public avec mon exposition un idiot en liberté.
Je me suis fait passé pour un poète heideggérien aux yeux de ceux qui croient bon de défendre le système actuel de l’art. C’est ainsi que je suis parvenu à intégrer ce système marchand de l’art. Mais je n’ai cherché en réalité qu’à me faire exploser dans ce système et cela pour dénoncer le fascisme du coeur qui le rend possible.
Je dois affronter le mépris de tous les gens du petit milieu de l’art parisien pour mener à bien mon aventure artistique d’idiot en liberté. Pour ces gens-là je ne peux être qu’un sot, ma poésie ne peut leur apparaître que comme quelque chose de pathétique.
Je suis moi l’inverse de ces gens-là. Je suis moi du côté des sots. Je suis un soldat de l’idiotie, sur le front de l’idiotie et non un général occupé à mystifier la guerre de l’idiotie sans jamais prendre le risque de descendre dans les tranchés. Je me reconnais en ce sens dans la poésie d’un Francis Giauque.
Je ne veux pas que ma folie serve le système marchand de l’art comme la folie d’un Rodanski ou d’un Jean-Pierre Duprey qui a été récupérée par les intellectuels parisiens pour être mise au service de la littérature surréaliste. Le surréalisme est un mouvement littéraire : pas un mouvement de vie. Moi je veux rêver le mouvement de l’animalisme dont je me réclame comme un mouvement se voulant très volontairement non-littéraire. Un mouvement pour la possible liberté des idiots et non pour une liberté des idiots au service des intellectuels du petit monde parisien de l’art.
Artaud me fascine et il est grand à bien des égards. Mais sa folie est lue de façon trop littéraire. Se prendre romantiquement pour un Lautréamont lorsqu’on se veut poète cela est un enfantillage. Je préfère moi à cette lecture littéraire de sa propre folie une lecture sociologique, clinique et pour cela bien plus poétique puisque la poésie reste avant toute chose une aventure sous le signe de la vérité. Il faut retrouver le véritable esprit de révolte des poètes du passé.
Louis Wolfson descend cliniquement dans les caves de son inconscient là où Raymond Roussel ne fait qu’esthétiser son existence à l’aide d’une pratique littéraire de sa folie. Je veux moi croire à la vérité de la folie clinique et non à des jeux littéraires au service d’une vision romantique de l’idiotie. Je sais le danger politique de la vision romantique du génie créateur. On retrouve ici la pensée heidegerrienne de l’art et le fascisme qu’elle génère dans le coeur de ceux qui s’y adonne.
La pataphysique : des jeux littéraires pour initiés, des jeux d’universitaires. Ces gens-là méprisent les idiots.
Je me reconnais en ce sens bien plus dans la poésie d’un François Villon. Lui n’était en rien un professionnel de l’art, c’est un homme qui a vécu, qui a fait des expériences et je parle ici d’expérience de vie et non d’esthète.
La vie d’abord, l’art ensuite et seulement si on ne peut pas faire autrement. Être poète, ça n’est pas jouer la frime de la littérature. J’aime la poésie involontaire, ceux qui écrivent malgré eux et je me méfie toujours de l‘écriture volontaire, trop souvent exclusivement au service d’une réussite personnelle. Il faut commencer par haïr la littérature pour se rendre capable d’écrire la vie.  Jacques Rigaut méprisait bien ainsi la littérature. Mon soucis premier d’artiste est de mettre mon écriture sous le signe de la mise à nu.
Je suis sensible à la critique marxiste qui considère la poésie comme un genre scolastique. Un Roger Gilbert-Lecomte est bien ainsi avant tout un brillant élève de classe préparatoire littéraire. Il doit sa culture à l’école républicaine et au milieu dont il est issu. Grâce à tout cela il peut s’offrir le luxe de jouer la frime du poète en révolte. Mais je crois aussi comme poète à la nécessité de s’en prendre à un tel jugement réducteur sur la poésie. Il y a une voyance par l’écriture poétique que la sociologie marxiste ne peut malheureusement qu’ignorer. Il nous faut des poètes pour rendre visible les Madames de la Critique de la Raison Pure de notre société visuelle de la télé-réalité.
J’aime la poésie lorsqu’elle cherche à être sincère. L’authenticité de la musique d’un poète fonde la valeur de son écriture. Je sais en lisant les poètes que j’aime qu’ils ne cherchent pas à me  tromper. C’est cela même qui me porte à vouloir les lire. Le récit de l’existence sociale d’un poète est le critérium de vérité de son oeuvre. Un poète vagabond et clerc défroqué m’inspire ainsi plus de sympathie qu’un poète académicien et père de famille. Je crois ainsi qu’en dernier lieu c’est la vie même du poète qui est son oeuvre véritable. Je ne pèse ainsi avec sympathie l’oeuvre des poètes que bien souvent parce que le récit de leur existence animale a éveillé mon intérêt pour eux et m’a ainsi amené à les traiter en frères humains.
Je suis d’autant plus sensible à ce sujet de la tromperie que j’ai longtemps été un imposteur et qu’être poète a consisté pour moi avant toute chose à livrer aux autres la vérité de mes impostures. Je m’en suis pris à moi, c’est contre moi-même que j’ai combattu. Et c’est ainsi que j’en suis venu à combattre un poète comme Alfred Jarry. Je l’ai pesé en pesant ma propre existence. Je l’ai lu en lisant mon existence animale de poète idiot.
Le livre La défaite de Pierre Minet est un sommet de cette poésie à laquelle je rêve : une poésie qui veut faire retour sur elle-même pour ainsi sonder dramatiquement l’imposture nécessaire que toute existence animale est tragiquement pour un poète. Il y a toujours une vie mensongère à l’origine d’une vocation poétique. Le tout est de prendre conscience de cette vie mensongère pour échapper ainsi au triste destin de finir homme de lettres académicien. Pour ne pas finir en poète heideggérien.
Houellebecq : un écrivain que j’aime lire. Il éclaire. De la non-littérature. Un poète qui a le courage de sa vérité. Un poète qui descend dans les bas-fonds animaux de son amour pour la langue. L’extension du domaine de la lutte : Houellebecq décrit ici merveilleusement bien la lutte qui opposent les dominés de l’amour aux dominants de l’amour. Les artistes sont les portes-paroles de tous ces dominés de l’amour, de tous ces exclus de l’amour et en cela ils sont les seuls à pouvoir s’en prendre aux êtres de séduction qui croient à une vérité heideggérienne de notre société. Qui servent ainsi le fascisme du coeur de notre société. Charles Bukowski est ici aussi très lumineux.
Les poètes ne sont pour moi le plus souvent que des personnages. Mais je veux quand même acquérir leurs ouvrages et les faire ainsi entrer dans ma bibliothèque de visuel. André Frédérique par exemple. Je fume la vie de ce poète pour m’enivrer ainsi de liberté poétique et peu importe si par ailleurs je n’aime pas lire sa prose. Je me rêve ainsi le soir chez moi en André Frédérique lorsque je surfe sur les images de lui que je trouve sur internet. Je me prends ainsi à rêver ma vie poétique comme l’a été la sienne. Je me roule en quelque sorte un rail de coke poétique en fumant ces images d’André Frédérique que je trouve sur internet pour n’enivrer avec l’existence animale de ce poète. C’est cela qui est pour moi peser affectivement l’oeuvre d’un frère humain.
A l’opposé du poète heideggerein il y a peut-être le poète wittgensteinien. Un poète qui a eu le courage de s’en prendre poétiquement à lui-même. Un poète qui a eu le courage de ne plus parler la langue des autres. De travailler poétiquement à sortir de la langue du « je parle les autres » pour parvenir ainsi à parler la langue de son « je me parle les autres » : une langue singulière. La langue des idiots. La langue des oiseaux. La langue du sentiment religieux de l’existence. C’est en retournant poétiquement sa langue contre elle-même qu’il est ainsi parvenu à parler. S’opère ici le miracle de l’idiotie. Le miracle d’une folie capable de se sauver elle-même. Le miracle de la parole des visuels.
L’artiste heideggérien : celui que j’aurais pu devenir. Je me neutralise pour tuer cet être que je suis en puissance.
Exemple : Dali, Andy Warhol, Ben.
Poète : Ezra Pound.
Le formalisme. On travaille sur la forme et ainsi vient l’expression.
Relation entre idéalisme et fascisme. L’artiste comme surhomme.
C’est dans l’esprit que le peintre trouve la matière.
La métaphysique : on part du général pour aller au singulier. Méthode de la déduction.
La recherche de la vérité par la passion.
Valeur : le plaisir, la jouissance.
Mouvement : le romantisme, le surréalisme.
La femme comme objet sexuel. Figure féminine de la pin-up. Maryline Monroe. Le pour-autrui. Pas de pour-soi. La non-pensée. On s’empêche de penser. La preuve que la beauté n’existe pas. Relation entre ce corps de la femme et le corps fasciste.
L’image plate. L’image de la femme attractive. On juge sur l’apparence. L’image comme surface. Le livre de Houellebecq : Extension du domaine de la lutte.
Mode de pensée individualiste. Tentative de sortir du système par l’individu. Figure du pervers. La force du pervers, c’est la passion.
Artiste qui participe au système de l’art contemporain. Collaborateurs. L’art officiel.
Pornographie et prostitution. Masturbation et voyeurisme.
Système fasciste. Aristocratie et violence symbolique.
L’artiste marxiste ou l’artiste kantien : celui que j’essaye d’être. Celui que je suis en acte. Le marxisme, la pensée sociologique, détruit l’art.
Primat de l’expression sur la forme. On travaille sur l’expression et ainsi vient la forme.
La science : on part du particulier pour aller au général. Méthode de l’induction.
Suicide de Maïakovski         
Exemple : Cézanne, Van Gogh, Giacometti.
Le matérialisme. La recherche de la vérité par la raison.
Bergounioux qui se réclame de Descartes, Flaubert, Marx, Faulkner et Bourdieu.
C’est dans la matière que le peintre trouve l’esprit.
Valeur : l’effort
La femme comme sujet sexuel.
La densité de l’image. L’image comme matière.
La pensée du groupe prévaut sur celle de l’individu. Tentative de sortir du système par le groupe. Figure du névrosé. La force du névrosé, c’est la raison.
Maternité et famille. Rapports  sexuels en vue de la procréation.
Système communiste, système de démocratie bourgeoise. Bureaucratie et violence matérielle.
L’artiste wittgensteinien : celui qui résout la tension entre forme et expression par la possibilité.
Celui qu’il faudrait être.
Le travail sur la forme et l’expression permet un nouveau possible. Le trouver du nouveau de Rimbaud.
La poésie. Méthode de l’intuition. On se rend transparent à l’autre et ainsi à soi.
Exemple : Malevitch, Kandinsky, Seurat, Bernard Réquichot.
Les chansons de Jacques Brel.
La recherche de la vérité par la foi.
Chansons de Graeme Allwright.
Valeur : l’amitié, l’amour, la joie.
Union impossible de la femme et de l’homme dans l’amour ou loi de l’impossible d’un corps de femme. Prise de conscience de la vérité lacanienne : il n’y a pas de rapport sexuel. Cela équivaut bien à dire : il est impossible de sortir du système.
Matière et surface sont indissociables.
Tentative de sortir du système par la logique. Figure du psychotique.
La force du psychotique, c’est la foi.         
La création de possibilités permet de résoudre l’antinomie entre le groupe et l’individu.
Le poète et sa muse. La chasteté au nom de l’art. Le coït chaste.
Les artistes brutes : des peintres heideggériens qui se sont retournés contre eux-mêmes en se faisant criminels d’eux-mêmes, en travaillant à se comprendre.
Des artistes bruts : Chomo, Philippe Dereux.
Le livre Asphyxiante culture de Dubuffet.
Un philosophe brut : Ladislav Klima.
Victor Hugo : « L’imagination a ses morts, les fous ». L’imagination, c’est la force que l’artiste heideggérien utilise pour parvenir à se faire criminel de lui-même.
Artaud oppose Van Gogh à Gauguin dans Van Gogh, le suicidé de la société : opposition entre le peintre qui part du réel pour aller au mythe (Van Gogh) et le peintre qui part du mythe pour aller au réel (Gauguin).
Ceux qui tombent de l’échelle en voulant s’élever de Heidegger à Marx.
Les fous littéraires : l’équivalent des artistes bruts en littérature.
Définition de l’idiot : celui qui travaille à être à distance de lui-même. Je me sens ainsi moi en permanence séparé de moi-même par mon idiotie. Coupé en deux et pour cela à distance de moi-même. Et je travaille à me rendre lucide à l’aide de cette distance même.
L’idiot c’est étymologiquement l’homme privé. Celui qu’on oppose au citoyen dans la Grèce antique. L’existence animale : la part intime de notre existence. Je me rêve ici en penseur privé. Je pense ici au philosophe Léon Chestov qui oppose le malheur du « penseur privé » Job aux idées générales de Hegel.
Je veux me battre animalement pour sauver mon existence privée de poète idiot. Je crois à la vérité de l’existence privée du poète. Elle est son oeuvre véritable. Je crois donc à la nécessité d’écrire cliniquement cette existence privée. Je veux témoigner cliniquement de mon expérience de l’idiotie. C’est que je crois que la vérité de ma folie se trouve au fond de l’expérience pathologique de mon délire de mangeur de femmes. En décortiquant cliniquement mes délires je ne fais rien d’autre que travailler à sauver cliniquement ma vérité de poète idiot.
Le livre Saint Idiot de Cezary Wodzinski : un livre sur le personnage du « fol-en-Christ » dans la tradition russe. On retrouve ici le prince Mychkine du livre L’Idiot de Dostoïevski. Je me sens très proche de cette idiotie religieuse propre à la religion orthodoxe. Dostoïevki a écrit que le mystère de l’idiotie ne réside pas dans le personnage de l’idiot mais bien dans la façon dont tous ceux qui l’entourent se comportent à son contact. Le mystère est tout entier dans la façon dont les autres réagissent face à l’idiot qu’ils rencontrent.
Le livre Le philosophe-artiste de Jean-Noël Vuarnet : Giordano Bruno, Rousseau, Sade, Kierkegaard et quelques autres encore comme Bataille et Artaud. Il y a là une famille de penseurs à laquelle j’ai le sentiment d’appartenir. Des philosophes qui créent en pensant et qui pensent en créant. Je parle moi de philosophes animals. La philosophie animale est une philosophie du corps. Une philosophie animale pour s’en prendre à la pensée exclusivement rationalistes des sciences humaines. Je réalise poétiquement mon existence animale pour réaliser ainsi artistiquement la philosophie animale de mon idiotie.
Le poète situationniste Ivan Chtcheglov est une figure qui continue de m’inspirer. Son texte Formulaire pour un urbanisme nouveau : l’exemple d’un texte oral. D’une écriture orale de l’existence animale. Il est parvenu avec son intuition poétique de la dérive à sauver l’expérience artistique de son délire. Il est parvenu en délirant à inventer animalement la Psychogéographie. Je crois bien à une filiation animale entre l’idiotphysique et la pyschogéographie. Un poète qui a été ensuite exclu du groupe situationniste par ceux qui l’avaient d’abord soutenu et en premier lieu ici Guy Debord. Il a été un idiot en liberté s’opposant à notre société auditive des images.
Le livre Combat pour un individu de Georges Palante. On est individualiste par sensibilité. Je crois bien qu’on peut lire les écrits de Georges Palante comme le credo politique des visuels. L’anarchie est le sens politique du visuel. Le visuel fait toujours l’expérience d’être exclu de son groupe d’appartenance sociale par les êtres de séduction et cela pour l’empêcher de mettre en danger avec sa vision l’ordre auditif du groupe. Palante décrit très précisément les méthodes auditives utilisées par le groupe pour chasser le visuel et obtenir ainsi sa neutralisation animale. Madame de la Critique de la Raison Pure orchestre ainsi merveilleusement bien la mise à mort du poète pour que ce dernier soit socialement mis hors d’état de devenir visuellement un être de séduction. Palante est bien un penseur qui est parvenu à se retourner animalement contre lui-même pour échapper ainsi à l’extrémisme politique des heideggeriens. Michel Onfray parle en ce sens de lui comme d’ « un nietzschéen de gauche ».
Sade est le philosophe animal de l’amour. Dans un livre comme Les crimes de l’amour il décrit ces crimes invisibles sur le plan auditif. Des crimes qui ne peuvent ainsi être dénoncés que par des visuels. Madame de la Critique de la Raison Pure est ainsi celle qui a obtenu que le penseur privé qui est à son origine soit crucifier auditivement par les êtres de séduction afin que ce dernier ne soit plus en mesure de la dénoncer auditivement comme étant elle une visuelle au service des auditifs. Le crime d’une folle à l’encontre d’un fou pour que cette folle ne soit pas reconnue elle-même comme une visuelle. Tout cela ne peut pas avoir de sens pour un sociologue. Il faut ici le savoir du psychanalyste pour aider le visuel à saisir la vérité de ce crime animal.
L’amour est le domaine poétique par excellence. Apollinaire a ainsi écrit dans son ouvrage Les diables amoureux : « Exprimer avec liberté ce qui est du domaine des moeurs, on ne connait pas de courage plus grand chez un écrivain. » La liberté amoureuse est la liberté poétique. Apollinaire parle ici des Fleurs du mal de Baudelaire. Dans son livre La prostitution sacrée, essai sur Baudelaire Reginald McGinnis montre l’importance poétique pour Baudelaire de sa pratique de l’amour vénal. Il y a un lien certain entre la pratique poétique de la prostitution et le sentiment religieux de l’existence chez le poète.
Je pense moi le domaine de l’amour comme étant celui de mon idiotie. C’est toujours amoureusement qu’on en vient à devenir fou. C’est toujours amoureusement que Madame de la Critique de la Raison Pure travaille à rendre idiot le poète et cela pour parvenir ainsi à le neutraliser amoureusement. On peut penser ici à la figure d’un philosophe libertin comme Savignin de Cyrano de Bergerac. Ce dernier développe dans ses écrits une alchimie amoureuse capable de  libérer le créateur de sa Madame de la Critique de la Raison Pure. Le poète idiot a bien ainsi lui aussi toujours une sorte de pratique alchimique de l’amour. Une pratique orale de l’amour. On cherche dans l’analyse à remonter  par la parole jusqu’à l’origine de son être intime et ce faisant le poète idiot peut parvenir à transformer amoureusement son idiotie pathologique en une idiotie créative.
La forme artistique d’une oeuvre est déterminée par la forme amoureuse de l’être qui l’a créée. Toute histoire des formes artistiques est ainsi une histoire des révoltes poétiques. Le récit de la vie d’un philosophe libertin comme Vanini rend visible le lien qui existe entre l’art et l’amour. Entre le sentiment poétique de l’existence et le sentiment amoureux de l’existence. A l’époque de Vanini le sentiment poétique de l’existence et le sentiment religieux de l’existence étaient un seul et même sentiment. En s’en prenant religieusement à l’Eglise on s’en prenait poétiquement à l’Art et vice-versa. Aujourd’hui les sentiments religieux et poétiques de l’existence tendent à disparaitre. Le sentiment amoureux de l’existence tend aussi par conséquent à s’effondrer.
C’est la possibilité de ce sentiment amoureux de l’existence que je veux défendre poétiquement avec la possibilité artistique d’un idiot en liberté. C’est pour sauver la création que je travaille à mettre à nu mon existence animale de poète idiot. En confessant ainsi auditivement mon existence animale de poète je me fais visuellement le peintre de cette existence animale et cela pour travailler poétiquement à la réconciliation entre les visuels et les auditifs.
Que l’idiotie advienne !

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