Je veux parler de guerre de religions pour parler de la guerre entre les auditifs et les visuels. La religion des auditifs ce serait le capitalisme. La religion qui rend possible notre société moderne. La religion du libéralisme. La religion de notre société de la télé-réalité. La religion des visuels se serait l’anarchie. La religion des créateurs. Une religion de l’individu opposé au groupe. Une religion de la singularité. Une religion opposée au rationalisme de la science moderne. Une religion prônant bien au contraire un rapport poétique au monde. 
Les poètes sont là pour défendre cette religion des visuels. Les visuels ont à se vivre comme des opprimés dans notre société moderne. Notre société de consommation : une société auditive de l’image. On nous manipule auditivement avec des images. On nous manipule ainsi animalement. Le pouvoir des auditifs repose sur cette manipulation animale des masses. Je pense ici notamment à l’usage des images  et des sons dans la publicité. On instrumentalise le corps des visuels pour que ces derniers deviennent socialement des automates au service de l’ordre social des auditifs. Les auditifs criminalisent le délire des visuels en amenant les visuels à penser pathologique leur sexualité. A penser pathologique leur orientation sexuelle de visuel. Les visuels sont ainsi amenés à se soumettre amoureusement à l’ordre amoureux des auditifs. 
Le poète idiot joue au mangeur de femmes pour résister à cet effort de normalisation animale voulu par l’ordre auditif de la société. Le visuel lutte politiquement contre cet ordre en cultivant poétiquement son délire de mangeur de femmes comme une flamme qui doit lui permettre de rester animalement un révolté. La flamme de sa révolte animale de visuel. C’est là qu’il faut penser la nécessité du combat politique que les plasticiens sont en mesure de mener contre l’ordre de notre société auditive. C’est en ce sens que je travaille moi à défendre auditivement la parole des visuels en tenant mes journaux. C’est ainsi que je fais le choix d’écrire et non de peindre. C’est qu’il faut s’en prendre auditivement et non visuellement à cette société de la télé-réalité. Le pouvoir de révolte par les images est définitivement mort. Les auditifs sont parvenus à instrumentaliser ce pouvoir au profit de l’ordre social qui fait d’eux des dominants. Nous vivons dans une société auditive des images : une société dans laquelle il n’y a plus de possibles images subversives visuellement. 
Les plasticiens doivent donc désormais travailler à créer des images subversives auditivement. Je pense moi mes journaux comme de telles images. Je pense m’en prendre auditivement à la société auditive dans laquelle nous vivons en travaillant à cultiver mes journaux comme des images capables de s’en prendre auditivement à notre société de la télé-réalité. C’est ainsi que je travaille en tant que plasticien à sauver ma parole de plasticien. 
L’auditif est celui qui entend et qui regarde le monde de façon sociale alors que le visuel est celui qui regarde et qui écoute le monde de façon animale. Le visuel est ainsi un être médiumnique. Il a des visions et il entend des voix. Il voit au-delà du réel. Il ne voit pas le monde de façon rationnelle comme l’auditif. Il n’est pas comme l’auditif un cartésien. C’est qu’il s’est construit amoureusement de façon non-sociale. Il s’est construit ainsi sexuellement de façon socialement anormale et c’est cela même qui le rend voyant. Il est amoureusement l’inverse de l’auditif. Il est opposé amoureusement à lui-même. De là ses liens narcissiques avec lui-même. De là son auto-érotisme. Il se fouette sexuellement pour travailler ainsi à se rendre voyant. C’est cela même que je fais en travaillant à manger des femmes. Avec notamment mes explorations du bad-net. On parle socialement avec sa langue et on entend socialement avec son corps. Le visuel lui travaille à parler animalement avec sa langue et à entendre animalement avec son corps. Il parvient à cela en travaillant à parler socialement avec son corps et à entendre socialement avec sa langue. Il se construit ainsi socialement de façon fausse pour se rendre ainsi capable de créer. Capable de n’être pas uniquement dans le mimétisme social nécessaire du cartésien. 
La langue est l’organe dominant dans notre société moderne et le corps est l’organe dominé. On  voit socialement avec son corps et on écoute socialement avec sa langue dans cette société moderne qui est la notre. Nous vivons dans une société auditive et les auditifs sont donc les êtres qui ont une nature animale en phase avec notre société. Les auditifs sont ainsi amoureusement en phase avec notre société. Ils n’ont pas ainsi à se vivre amoureusement comme des déviants. L’audition est bien un sens de dominant dans notre société et la vision un sens de dominé. Les auditifs détiennent le pouvoir et cherchent à réduire à l’esclavage les visuels. Nous retrouvons ici une sorte de dialectique du maitre et de l’esclave. La dialectique du visuel et de l’auditif. Le visuel est celui qui travaille au service de l’auditif. L’auditif vit des créations du visuel. L’auditif vit du travail du visuel. Il cherche à faire du visuel un idiot pour ainsi ne pas craindre la possibilité d’une révolte du visuel contre l’ordre auditif de sa société. Mais la richesse de cette société repose sur l’or qui a été produit par les visuels. Elle repose sur les créations des visuels. Les auditifs sont eux incapable de produire cet or. De produire des créations. Ainsi la richesse de notre société auditive repose toute entière sur l’idiotie créative des visuels. Les auditifs cherchent à nier cette vérité. Ils font la chasse aux visuels. Ils n’acceptent de reconnaitre l’or produit par les visuels que lorsque ces derniers sont morts. On ne peut pas être reconnu comme un génie de son vivant. Le visuel est ainsi condamné à vivre romantiquement son génie. A vivre romantiquement son idiotie créative. 
Madame de la Critique de la Raison Pure est une visuelle qui a mis sa vision au service du pouvoir des auditifs. Elle symbolise ainsi cette instrumentalisation du pouvoir animal des images au profit des visuels. Elle est le symbole d’une collaboration des visuels avec le pouvoir fasciste des auditifs. Le symbole d’une collaboration des visuels avec le fascisme du coeur qui rend possible l’exercice du pouvoir par les auditifs dans notre société de la télé-réalité. Mais tous les auditifs ne sont pas au service de cet ordre fasciste. C’est ainsi qu’il existe des auditifs qui respectent auditivement la révolte des visuels contre l’ordre auditif de la société. Je pense ici à mes amis sociologues. Ces auditifs sont des êtres de séduction qui mettent leur rationalisme au service de la lutte politique des visuels contre l’ordre de notre société. Il y a donc bien aussi des auditifs qui travaillent à défendre la possibilité de l’idiotie créative. Des auditifs qui sont donc eux aussi engagés contre le fascisme du coeur des Madames de la Critique de la Raison Pure. 
Les visuels ont besoin de la capacité de ces êtres de séduction à voir rationnellement le monde pour lutter contre le fascisme du coeur de notre société de la télé-réalité. Mais les auditifs engagés ainsi dans cette lutte politique au côté des visuels ont eux besoin de la capacité des visuels à voir animalement le monde. C’est ainsi qu’ils sont eux bien incapables de créer animalement le fascisme du coeur des Madames de la Critique de la Raison Pure et ils sont ainsi incapables de percevoir animalement la vérité fasciste des Madames de la Critique de la Raison Pure. Il n’y a là d’abord pour eux que des fantômes. Ce sont là d’abord pour eux des visions pathologiques créées par les visuels et devant donc être soignées et non être reconnues comme ayant un intérêt à être perçu aussi rationnellement pas eux. C’est ainsi que la vérité fasciste de  Madame de la Critique de la Raison Pure ne pourrait pas être socialement reconnue par des auditifs si des visuels n’étaient pas là pour défendre auditivement cette image. C’est là qu’il y a un rôle politique majeure à jouer pour les plasticiens. C’est là une possible image subversive à créer pour les visuels. Une image qu’ils doivent créer auditivement pour parvenir ainsi à se faire entendre des êtres de séduction qui sont leurs frères humains. Je rêve ainsi mes journaux comme cette possible image subversive : une image subversive lisible pour mes amis sociologues. L’image de Madame de la Critique de la Raison Pure. 
Le nouvel Edit de Nantes auquel je rêve : un édit pour rassembler visuels et auditif dans un même combat contre notre société auditive de la télé-réalité. Un édit pour rassembler artistes et sociologues dans un même combat contre le fascisme du coeur de Madame de la Critique de la Raison Pure. Il s’agit ici d’une alliance entre les adeptes du rationalisme cartésien et les adeptes de la voyance poétique. Entre les adeptes du matérialisme historique et les adeptes de l’intuition artistique. C’est là la voie politique à laquelle je rêve. Je veux me penser en prophète de cette troisième voie politique : la voie de l’idiotie. La voie d’une possible rationalisation de l’idiotie créative. La voie d’une alliance entre des lecteurs et des auteurs unis par l’amitié dans une même lutte contre le pouvoir fasciste. Entre des maitres et des esclaves habités par un même désir de mettre fin à la dialectique du maitre et de l’esclave. 
L’alliance possible entre un schizophrène poète et un sociologue de la santé. La voie d’un anarchisme s’appuyant aussi bien sur la raison cartésienne que sur la créativité artistique. Sociologues et poètes idiots peuvent ici marcher main dans la main. Ils peuvent ici se penser frères humains. Frères d’une même famille politique. Unis dans une même tentative politique pour lutter contre la fascisme politique de notre société néo-libérale. 
Je me pense ici philosophe animal. Si je n’avais pas la possibilité de jouer poétiquement au mangeur de femmes je n’aurais pas ainsi la possibilité de penser animalement. Je m’invente comme poète idiot cette possibilité politique de mon idiotie créative et c’est ainsi que je parviens à ne pas mourir asphyxier par mes voix et mes images. Que je parviens ainsi à respirer artistiquement.
Le visuel a une mémoire auditive car il construit oralement sa personnalité de visuel. L’auditif a une mémoire visuelle car il construit visuellement sa personnalité d’auditif. C’est ainsi que le visuel écrit oralement la langue tandis que l’auditif écrit visuellement la langue. Cela explique que la langue du visuel est souvent dysorthographique alors que l’auditif parvient le plus souvent à orthographier parfaitement la langue qu’il parle visuellement. L’auditif écrit ainsi visuellement la langue alors que le visuel écrit oralement la langue. 
Le monde des musées et des galeries d’art est au service de l’ordre auditif de notre société. Le musée est une structure auditive. Une structure qui présente auditivement les artistes qui y sont exposés. On présente ainsi ces artistes avec un discours écrit par des visuels et non avec la parole des artistes. Il faut donc travailler à réinventer le musée. C’est à cela que doivent travailler les artistes. Pour ne pas laisser les directeurs de musée et les galeristes d’art prendre le contrôle de l’art. Ils sont eux des auditifs au service au service de l’ordre fasciste de notre société capitaliste. 
Je travaille moi à entrer vivant dans cette structure auditive qu’est le musée. A entrer ainsi visuellement dans les collections du musée et cela pour me faire exploser auditivement dans cette structure censé défendre les visuels. De la même façon je me suis fait exploser auditivement à la galerie Weiller en laissant mon chef d’atelier des Beaux-Arts m’exposer visuellement dans cette structure de l’art capitaliste qu’est nécessairement toute galerie d’art. En le laissant m’exposer visuellement dans cette galerie je suis parvenu à me faire exploser auditivement dans ce lieu. L’involontaire visuel a ici rendu possible un volontaire auditif. Je suis l’oeuvre d’art que je veux défendre auditivement. Et je veux défendre auditivement cette oeuvre d’art en me laissant involontairement manipulé par les auditifs du monde de l’art. De la même façon je me suis fait aussi exploser auditivement en classe préparatoire et c’est cela même qui m’a permis d’écrire Madame de la Critique de la Raison Pure. 
C’est au fond plus le discours écrit de ces directeurs de musées et de tous les spécialistes auditifs du monde l’art qu’on expose aujourd’hui dans les musées que le travail des artistes. Le travail des artistes est ici secondaire. Les directeurs de musée et les galeristes d’art sont au fond les artistes qui sont véritablement exposés. 
Je réclame le droit de réaliser poétiquement mon délire pour en faire une oeuvre d’art. Je veux le donner à voir et à entendre aux autres pour ainsi rencontrer humainement les autres. Pour partager avec les autres l’expérience de mon existence animale de poète idiot. 
Je veux faire de mon délire un objet que les autres pourront étudier scientifiquement. Je veux me donner aux autres comme une oeuvre d’art à étudier scientifiquement. Je veux leur donner poétiquement mon existence animale. Pour qu’ils se rendent ainsi compte des limites du rationalisme cartésien et de la nécessité de l’intuition artistique. Je veux ainsi défendre scientifiquement la possibilité de mon idiotie créative. 
J’explore le monde du sexe parce que c’est la seule façon pour moi de réaliser mon délire. C’est par curiosité par rapport à mon délire que j’explore ce monde. J’espère ici être compris par mes frères humains. J’espère ainsi défendre la possibilité de l’idiotie créative. Je pense au droit que revendiquait Artaud : le droit de faire usage de laudanum. Je veux moi revendiquer le droit de délirer amoureusement en jouant au mangeur de femmes. 
Le mangeur de femmes n’est pas un prédateur sexuel. C’est que le mangeur de femmes est un poète qui a conscience d’être un prédateur sexuel et qui pour cela lutte avec l’aide de son idiotie contre ce prédateur sexuel qu’il veut ne plus être. Il lutte parodiquement contre ses désirs de prédateur sexuel en parodiant poétiquement ce prédateur sexuel qu’il est en puissance et c’est ainsi qu’il parvient à ne pas être en acte un prédateur sexuel mais au contraire à être un poétiquement mangeur de femmes. 
Si je ne délirais pas ainsi je ne pourrais pas penser animalement. Je ferais alors l’expérience terrible de la non-pensée. C’est pour cela que c’est moralement que je me donne le droit de jouer au mangeur de femmes. C’est que je me donne ainsi le droit de rester un homme. De rester un  frère humain pour mes frères humains. Je ne peux être un frère humain qu’immoralement. Je ne peux me faire artiste qu’immoralement. Et j’ai bien un droit moral à me faire artiste ainsi car c’est là mon destin. Ce qui serait véritablement immoral se serait de consentir à ne pas réaliser poétiquement l’artiste que je suis. 
Faire de mon délire un objet en rendant auditive ma vision. 
Il faut s’inverser artistiquement comme on s’inverse sexuellement pour se faire créateur. Il faut ainsi pour un plasticien travailler à écrire. Rendre audible sa parole de plasticien en rendant lisible son existence animale de poète idiot. 
Ecrire comme on peint et peindre comme on écrit : C’est cela l’art animal. L’art idiot que je rêve de réaliser poétiquement. Voir comme on entend et entendre comme on voit. 
Je vais travailler poétiquement à rendre lisible aux autres mon délire de mangeur de femmes. Je veux faire cela pour défendre ainsi poétiquement la possibilité de l’idiotie créative. 
Je veux explorer poétiquement la machinerie intime de mes désirs de mangeur de femmes. Rendre poétiquement visible l’intimité de ma machine désirante de mangeur de femmes. Rendre socialement visible l’automate sexuel que je suis devenu.
Le visuel existe oralement. Il construit oralement sa vision. 
L’auditif existe visuellement. Il construit visuellement son audition. 
Madame de la Critique de la Raison Pure est ainsi un être qui existe oralement comme le poète idiot. 
Le sociologue est un être qui existe visuellement comme les êtres de séduction. 
Madame de la Critique de la Raison Pure met sa vision au service des êtres de séduction. 
Le sociologue met son art de l’audition au service des visuels. 
Mon délire est une machine désirante à fabriquer de la vérité animale. C’est mon délire qui fait de moi un philosophe animal. Un philosophe artiste au service de l’idiotie créative. 
Je fabrique des journaux avec mon délire. Je fabrique mon délire avec l’écriture de mes journaux. Ecrire et délirer sont une seule et même chose pour le poète idiot que je suis. Le mouvement de mon écriture est le mouvement même de mon délire. Je déroule poétiquement mon délire de mangeur de femmes en tenant animalement mes journaux. J’utilise ma mémoire auditive de visuel pour dérouler ainsi l’écriture de mon délire. Je traduis mon délire dans la langue de mon écriture. Je traduis mon délire dans l’écriture en tenant mes journaux.
Je fais de mon délire visuel un délire auditif. Je traduis ainsi auditivement ma vision animale en travaillant à rendre lisible cette vision avec l’écriture de mes journaux. 
Le « je parle les autres » : l’audition. Le « je me parle les autres » : la vision. Je travaille bien à traduire mon « je me parle les autres » dans mon « je parle les autres ». A traduire ma vison dans mon audition. Je travaille à traduire auditivement ma vision. A traduire la langue des visuels dans la langue des auditifs. A traduite ma langue  visuelle d’individu singulier dans la langue auditive du groupe. 
La vision est du côté du singulier et l’audition du côté de l’universalité. C’est ainsi que les sciences auditives sont des sciences universelles tandis que la science visuelle est une science singulière. L’idiotphysique est cette science visuelle. Je parviens à parler singulièrement du monde grâce à ma pratique auditive de cette science visuelle. J’ai construit auditivement ma vision. Je travaille maintenant auditivement à déconstruire cette vision. C’est ma façon à moi de lutter politiquement contre le fascisme du coeur de Madame de la Critique de la Raison Pure. Le  viol que Madame de la Critique de la Raison Pure m’a fait subir : un viol oral. Elle a violé oralement ma langue de visuel. Un crime oral. Un crime qui n’a laissé aucune trace écrite. Un crime amoureux. Un crime maternelle. 
Le poète idiot : le poète qui parvient à penser poétiquement son existence animale. Le poète qui est parvenu ainsi à rendre créative son idiotie. 
Le musée : encadrer auditivement les oeuvres d’art visuelles. Je travaille moi à encadrer moi-même auditivement l’oeuvre d’art que je suis. Le journal est la forme auditive dans laquelle j’encadre mon existence animale de visuel. J’encadre ainsi auditivement mon existence animale comme une oeuvre d’art. Le journal est le musée que je m’invente pour moi-même. Je me crée ainsi mon propre musée. Je me fais le créateur de ma propre forme auditive de présentation de l’oeuvre d’art que je suis. J’expose dans mes journaux mon existence animale comme une oeuvre d’art. Je suis mon propre commissaire d’exposition ici. Le commissaire d’exposition de l’écriture de mon existence animale de poète idiot. 
Je suis une oeuvre d’art vivante. Une oeuvre d’art capable de parole. J’enregistre dans mes journaux la parole de cette oeuvre d’art. 
Schreber a écrit ses mémoires. Moi j’écris mes journaux. Les journaux sont une forme auditive d’écriture tandis que les mémoires sont une forme visuelle d’écriture. 
C’est visuellement qu’on rédige ses mémoires. Avec sa mémoire visuelle. C’est auditivement qu’on rédigé un journal. Avec sa mémoire auditive. C’est ainsi que les mémoires sont un genre d’écriture visuelle alors que les journaux sont un genre d’écriture auditive. Il faut être un auditif pour rédiger ses mémoires. Il faut être un visuel pour rédiger ses journaux. 
On pèse visuellement le livre d’un homme de lettres tandis que c’est auditivement qu’on pèse le livre d’un plasticien. 
En devenant involontairement idiot je suis devenu un objet. L’objet de Madame de la Critique de la Raison Pure. Je cherche maintenant à devenir un sujet. Je travaille à cela en travaillant volontairement à devenir un objet. L’idiotphysique est la science de ce possible sujet. Je cherche à devenir ce possible sujet de la science en travaillant à me contre-idiotiser. 
Je suis devenu un objet pour la science : je suis devenu un sujet pour la science. Je travaille maintenant à devenir un sujet : Je travaille maintenant à devenir un homme. L’idiotphysique est la science de ce possible homme de la science. 
Je veux m’offrir aux autres comme le possible homme de la science en leur dévoilant mon intimité. Je veux ainsi parvenir à ne plus être un objet pour la science. Je veux parvenir à m’émanciper scientifiquement. L’idiotphysique est cette science avec laquelle j’espère ainsi parvenir à m’émanciper scientifiquement. L’idiotphysique est ainsi bien la science de l’homme que Lacan disait impossible. « Il n’y a pas de science de l’homme car l’homme de la science n’existe pas mais seulement son sujet. » Je veux moi devenir l’homme de la science en faisant de l’idiotphysique la possible science de l’homme. 
C’est en sautant dans l’inconnu que je suis parvenu à m’inventer comme le possible homme de la science. Le saut métaphysique dont parlait Kierkegaard. Seule ma foi pouvait rendre possible un tel saut métaphysique. C’est ainsi que je suis parvenu à traverser vivant mon idiotie pathologique. C’est ma foi qui m’a permis de ne pas mourir. De ne pas tomber définitivement dans une idiotie pathologique.  De transcender mon idiotie pathologique en une idiotie créative. Mon écriture est pour moi cette foi. Je pratique mon écriture comme une foi. Comme une forme de croyance poétique. C’est pour rester poétiquement vivant que j’écris. C’est en ce sens que je pense religieusement mon rapport à l’écriture. Je pratique ainsi ma religion de l’idiotie en pratiquant mon art de diariste. Mon idiotie créative est ma forme d’existence religieuse. Je cultive avec mon écriture mon sentiment religieux de l’existence. C’est à mon père que je dois ce sentiment religieux de l’existence qui me sauve poétiquement. 
Pour pouvoir devenir ainsi l’homme de la science il faut se donner le droit de ne pas choisir amoureusement une femme mais toutes les femmes. Pour entretenir son sentiment religieux de l’existence il faut ainsi respecter la loi de l’impossible d’un corps de femme en jouant au mangeur de femmes. Il y a là une décision  à prendre. La foi en l’idiotie qui m’habite poétiquement est cette décision. Je suis ainsi habité poétiquement par une décision qui me rend capable de devenir l’homme de la science. 
Je fais délirer poétiquement mon silence de métaphysicien avec mon délire de mangeur de femmes. Je fais ainsi de mon délire une métaphysique de l’idiotie. J’ai pour métaphysique mon délire de mangeur de femmes. 
Je pratique métaphysiquement mon art de diariste. Je déroule avec mes journaux l’écriture de mon délire et ainsi je réalise poétiquement ma métaphysique de l’idiotie. 
Je suis l’homme le plus heureux du monde parce que je suis l’homme qui est parvenu à triompher de sa folie. Je suis l’homme le plus heureux du monde parce que je suis parvenu à me faire l’homme de la science en écrivant la science de l’homme avec l’écriture de mon Traité d’idiotphysique. Je suis parvenu à me faire le sujet de mon idiotie et ainsi je suis parvenu à ne pas être tragiquement condamné à rester l’objet de mon idiotie. Je suis un objet qui est parvenu à devenir un sujet grâce à son rapport religieux à la langue. J’ai été sauvé de mon idiotie pathologique par mon sentiment religieux de l’existence. Par ma décision de continuer à croire en mon idiotie créative. 
Je suis un mort qui est parvenu à retrouver la vie grâce à son rapport religieux à la langue. Une forme de résurrection. Le miracle de l’idiotie. C’est ainsi que je me vis comme le christ de l’idiotie. Comme le prophète de l’idiotie. 
Je suis un Tolstoi qui défend l’usage poétique de la masturbation comme un usage qui rend capable de s’en prendre poétiquement au fascisme du coeur de Madame de la Critique de la Raison Pure. Je suis un Tostoi bukowskien. Un Tolstoi qui se donne le droit de délirer pour ne pas ainsi être condamné à la non-pensée.. C’est au nom de la possible pensée animale que je travaille à manger poétiquement des femmes. 
Je suis un visuel qui pratique auditivement l’art de l’écriture. Je transforme auditivement mon écriture en une possible vision de mon existence animale de poète idiot. C’est auditivement que je travaille à rendre visible mon idiotie créative. Je pratique l’art de l’écriture avec ma mémoire auditive de visuel. Je cultive poétiquement cette mémoire auditive pour travailler ainsi à sauver poétiquement ma vision animale de poète idiot.
C’est auditivement que je travaille à entrer vivant dans les collections d’un musée. Je suis ainsi parvenu à réaliser auditivement l’oeuvre d’art que je suis visuellement. Je suis parvenu à cela magiquement. En pratiquant magiquement l’art du saut métaphysique. Je me suis sauvé poétiquement en me jetant ainsi vivant dans le vide de mon idiotie pathologique. Sans un tel saut dans l’inconnu je ne serais jamais parvenu à rendre ainsi mon idiotie créative. 
C’est ma cécité sociale qui me rend voyant poétiquement. 
Je suis aveugle socialement parce que je ne parviens plus à parler les autres socialement. Je ne sais plus que « me » parler les autres socialement. Je me suis bien inversé socialement et c’est cette inversion sociale qui a provoqué ma cécité sociale. Mais en m’inversant ainsi socialement je me suis inversé animalement aussi. Je n’ai plus à « me » parler les autres animalement. Je suis devenu capable de « parler les autres » animalement. C’est ainsi que je suis devenu poétiquement voyant. Capable de voyance animale. 
C’est parce que je travaille à ne plus savoir voir le monde socialement que je parviens à le voir poétiquement. C’est bien ici de la véritable cécité d’Homère qu’il s’agit. Une cécité sociale qui rend l’homme poète. La cécité du « je parle les autres » qui rend le poète capable du « je me parle les autres ». Ce « je parle les autres » est ce qui rend le poète idiot qui en prend conscience capable de voyance animale en le rendant capable d’un « je me parle les autres » social. Je vois poétiquement avec mon « je me parle les autres » parce que je ne vois plus socialement avec mon « je parle les autres ». 
Je parle les autres socialement : un « je parle les autres » conscient. Je me parle les autres animalement : un « je me parle les autres » inconscient. 
Je me parle les autres socialement : un « je me parle les autres » conscient. Je parle les autres animalement : un « je parle les autres » inconscient.
En m’inversant socialement je m’inverse animaiement. C’est ainsi que la parole consciente devient une parole inconsciente et que la parole inconsciente devient une parole consciente. Le conscient devient inconscient et l’inconscient devient conscient. Ce qui était rêvé devient réel et ce qui était réel devient rêvé. Une moitié de moi-même sort d’un rêve tandis que l’autre moitié entre dans ce rêve. Ce qui était pensée devient non-pensée et ce qui était non-pensée devient pensée. Ce qui était visible devient audible et ce qui était audible devient visible. C’est ainsi que je me mets à penser que jusqu’ici je ne savais en quelque sorte que voir avec mes oreilles et entendre avec mes yeux. Là en m’inversant je parviens à apprendre à voir avec mes yeux et à entendre avec mes oreilles. Une renaissance.
Ma métaphysique de l’idiotie : ma métaphysique intime de mangeur de femmes. La machinerie de mon intimité désirante de mangeur de femmes. 
Je pense musicalement. Je pense auditivement. J’écoute la sonorité de mes pensées animales et c’est auditivement que je corrige les sons produits par cette musique animale de mon être intime. J’ai bien ainsi avant toute chose un rapport sonore à la langue. La langue est pour moi quelque chose à parler et non à écrire. C’est ainsi musicalement que j’orthographie la langue. C’est auditivement que je travaille à corriger mes fautes d’orthographe. Comme un violoniste de la parole appliqué à corriger les fausses notes qu’il produit avec son instrument. Mon instrument de musique c’est ici ma langue. Je joue musicalement de cette instrument. Je joue sur ma langue la musique de mon être intime. 
C’est visuellement que je pèse les livres mais c’est auditivement que j’écris mes journaux. 
Je suis ainsi un lecteur visuel et un auteur auditif. Je lis visuellement mais j’écris auditivement. C’est visuellement que « je parle les autres » mais c’est auditivement que « je me parle les autres ». Mais c’est auditivement que j’ai conscience de mon « je parle les autres » en tant que j’en ai conscience en lisant auditivement ce « je parle les autres » avec mon "je me parle les autres » et c’est visuellement que j’ai conscience de mon « je me parle les autres » en tant que j’en ai conscience en lisant visuellement ce « je me parle les autres » avec mon « je parle les autres ». 
Je me suis donné le droit de réaliser poétiquement mon délire pour pouvoir ainsi donner à voir mon délire à la science comme un possible objet d’étude. J’ai fait cela pour démontrer ainsi par l’idiotie que mon délire de mangeur de femmes est une oeuvre d’art et qu’en ce sens qu’il est impossible de le penser rationnellement. Je veux ainsi faire de mon existence animale une démonstration par l’idiotie du mystère de la création.                         
Je veux ainsi montrer les limites du rationalisme cartésien. Je veux défendre la nécessité poétique d’une philosophie animale de l’être intime. Je veux me battre pour une possible pensée animale de l’être intime dans le but de défendre la possibilité d’une idiotie créative. 
Je joue à manger des femmes pour entretenir ma cécité sociale d’artiste. Pour continuer à m’aveugler socialement dans le but de pouvoir continuer à faire l’expérience d’une possible voyance animale de l’être. L’écriture métaphysique de mon délire de mangeur de femmes : l’écriture de cette possible voyance animale de l’être. C’est en travaillant à manger des femmes que je travaille à m’aveugler socialement et qu’ainsi je me fais animalement voyant. Je vois ainsi ce que ne peuvent pas voir les sociologues. Je vois ainsi poétiquement le fascisme du coeur de Madame de la Critique de la Raison Pure. 
Je suis dans un musée comme une oeuvre d’art vivante parmi d’autres oeuvres d’art qui elles sont des oeuvres d’art mortes. L’artiste est une oeuvre d’art vivante. Je veux défendre avec ma parole cette oeuvre d’art vivante que je suis. Je veux la rendre vivante aux autres avec l’écriture de mes journaux. Je veux donner à voir mon existence animale de poète idiot comme l’oeuvre d’art véritable que je suis capable de créer. Cette oeuvre d’art vivante que je suis capable de créer c’est l’homme de la science. C’est en parvenant à me réaliser comme l’homme de la science que je suis parvenu à me réaliser comme une possible oeuvre d’art vivante. 
Vivre mon délire de mangeur de femmes ça revient bien ainsi pour moi à créer mon existence comme une oeuvre d’art vivante. Si je ne me donnais pas le droit de délirer ainsi je ne serais pas en mesure de me créer ainsi poétiquement comme l’homme de la science. Je veux donner à voir aux autres cette possible oeuvre d’art vivante. Je veux la rendre lisible aux autres en tenant mes journaux. C’est ainsi que je fais de mon art de l’écriture un art de la vision. 
Délirer comme un mangeur de femmes et tenir mes journaux sont une seule et même chose pour moi. Il s’agit là d’un seul et même mouvement. Les deux mouvements de mon idiotie. Faire l’idiot pour accomplir positivement ce mouvement. Travailler à devenir un idiot pour accomplir positivement ce mouvement. Il faut nager dans le sens du courant de sa psychose pour parvenir ainsi à réaliser poétiquement sa psychose comme une oeuvre d’art. Ma psychose est le mouvement qui unie ces deux mouvements l’un à l’autre : écrire des journaux et délirer en mangeur de femmes. Ecrire c’est pour moi traduire dans la langue que je parle mon délire de mangeur de femmes. Ecrire mes journaux c’est délirer en mangeant des femmes et délirer en mangeant des femmes c’est faire délirer la langue en écrivant des journaux. 
La psychose c’est ainsi le procédé de traduction qui unie l’un à l’autre ces deux mouvement de mon idiotie. Je ne peux pas m’opposer à ce mouvement. Si je me contente de me laisser juste involontairement porter par ce mouvement alors je sombre tragiquement dans une idiotie pathologique. Seule la volonté d’aller dans le sens de son délire et de son écriture peut rendre possible l’idiotie créatrice. Seule la volonté de réaliser poétiquement son idiotie peut rendre possible le miracle de l’idiotie. Il faut ainsi vouloir aller physiquement dans le sens de sa langue pour ne pas sombrer dans le vide d’une idiotie pathologique. 
Je revendique le droit pour le poète que je suis de jouer au mangeur de femmes. Je revendique ce droit en revendiquant le droit de tenir mes journaux. Le droit de délirer et le droit d’écrire sont un seul et même droit. Je revendique ce droit au délire pour pouvoir ainsi travailler à témoigner publiquement de mon délire de créateur. C’est que c’est là la seule façon de défendre de façon authentique la possibilité artistique de l’idiotie créative. 
L’art contemporain : l’art net. L’art poli. L’art mort. 
L’art brut : l’art vivant. L’art impoli. 
La forme littéraire du journal : une forme visuelle pour encadrer auditivement ma parole d’artiste. 
Le musée : une forme visuelle pour encadrer auditivement les oeuvres d’art. 
Je vis mes journaux comme des musées que je m’invente pour présenter publiquement aux autres l’oeuvre d’art qu’est pour moi mon existence animale de poète idiot. Je veux délirer pour rendre visible mon délire. Je veux délirer pour pouvoir écrire mon délire et je veux écrire mon délire pour pouvoir délirer. Je veux délirer en écrivant pour réaliser ainsi poétiquement mon délire de mangeur de femmes comme une oeuvre d’art à rendre visible. Comme une possible oeuvre d’art vivante. 
La langue est la forme auditive du corps. 
Le corps est la forme visuelle de la langue. 
L’existence animale d’un artiste est la forme auditive de ses oeuvres d’art. 
L’oeuvre d’art d’un artiste est la forme visuelle de son existence animale. 
On ne présente plus aujourd’hui dans les musées d’art contemporain des oeuvres d’artistes mais des oeuvres de commissaires d’expositions et d’historiens de l’art. Les expositions temporaires et les collections permanentes sont les oeuvres d’art véritables qui sont présentées dans les musées. Les oeuvres d’art elles-même ne sont qu’un prétexte pour permettre ainsi aux commissaires d’exposition de présenter leur travail d’intellectuels. Ils présentent auditivement des oeuvres d’art visuelles pour défendre ainsi visuellement leur art auditif de commissaires d’exposition. C’est bien plus le travail du commissaire d’exposition qu’on vient visiter que celui des artistes qui sont ainsi présenter audiivement dans ses expositions.
Je repense à un galeriste que j’avais rencontrer. Il avait fait une école privée pour devenir ainsi galeriste. Il m’avait dit : « Les galeristes sont les nouveaux véritables artistes dans notre monde moderne ».
De nombreux artistes viennent du monde des musées. Un de mes professeur des Beaux-Arts avait ainsi travaillé comme conservateur dans un musée avant de se lancer dans une carrière de plasticien. Un artiste se disant artiste spécialiste de l’idiotie en art a été critique d’art avant de se prétendre ainsi artiste. Tout cela mène à l’art sur l’art et répond ainsi à la dérive actuelle du monde de l’art. Les musées sont ainsi devenus des lieux poétiquement pervertis. Des lieux au service exclusif des historiens de l’art. Des lieux de reproduction auditive et non de création visuelle. L’art a ainsi déserté le monde des musées. Un monde qui est devenu terriblement conservateur. Un monde qui existe désormais contre l’art. Pour lutter auditivement contre la possible vision subversive de la voyance animale des artistes. 
Plus de place dans les musées pour les oeuvres d’art et encore moins pour les artistes. C’est là la grande dérive actuelle du monde de l’art contemporain. Les musées et les galeries d’art sont ainsi devenus des lieux de mort artistique. On y présente des oeuvres d’art mortes et des artistes morts. Je veux moi entrer vivant dans les collections des musées pour ainsi tenter de redonner vie aux collections des musée avec l’oeuvre d’art vivante que je suis en tant qu’être humain et frère de mes frères humains. En tant que je me suis réalisé scientifiquement comme l’homme de la science. En tant que je me suis réalisé poétiquement comme un objet visuel qui est parvenu auditivement à se faire sujet. 
Je veux ainsi démontrer par l’idiotie la validité poétique de l’idiotphysique. Je veux ainsi démontrer par mon existence animale la validité poétique de mon projet d’idiot en liberté. Je veux ainsi démontrer la nécessité de repenser poétiquement le lieu des musées. 
Je me rêve ainsi comme « le chef d’oeuvre inconnu » des musées.
Je repense ici à la phrase de Isidore Ducasse dans Poésie 1 et 2. Il a écrit que la poésie doit tendre vers la philosophie de la poésie. La philosophie de la poésie est supérieure à la poésie elle-même. Je crois à cela. Je crois au poète qui travaille à rationaliser sa pensée pour tenter d’inventer la science de la poésie. Je pense ici à la poésie qui pense. Une poésie qui m’est particulièrement chère. 
Je n’ai pas trop de goût pour la poésie mathématisée d’un Jacques Roubaud. C’est poétiquement qu’il faut travailler à rationaliser la poésie. Lui travaille rationnellement à poétiser son art de la pensée.
Je pense être parvenu à écrire l’idiotphysique comme cette possible science de la poésie.
Il faut réaliser poétiquement le criminel de l’amour qu’on est pour parvenir à réaliser ainsi poétiquement l’homme de la science. Il est impossible de réaliser scientifiquement cet homme. On ne peut le réaliser que par l’idiotie. Qu’en transformant poétiquement son existence animale en une démonstration par l’idiotie. On démontre ainsi avec son existence animale les limites du rationalisme cartésien. 
Je fais de l’écriture de mon existence animale mon oeuvre poétique. Il s’agit bien ainsi d’une sorte de pratique anti-poétique de la poésie. Une pratique non littéraire. Une pratique de l’écriture pathologique. Je revendique ainsi un art de la non-poésie. Une sorte de poésie volontairement brute. La poésie de mon idiotie.
Je fais du récit de mon existence animale avec l’écriture de mes journaux mon oeuvre poétique même. C’est ainsi que je cultive passivement mon art de la poésie. Je laisse mon existence animale rédiger cette oeuvre. Mes désirs animaux gouvernent ainsi l’écriture de cette oeuvre. Je ne fais moi que me soumettre par l’écriture à mon existence animale. Je ne semble ainsi capable que de prendre la décision de pratiquer ainsi en permanence l’écriture de cette existence animale. Tout mon art de la poésie est dans le vivre poétiquement une deuxième fois sa vie par la pratique de l’écriture permanente de sa vie. Je me cours ainsi sans arrêt après avec ma pratique poétique de l’écriture. C’est là la seule décision que je semble capable de prendre réellement. 
Je suis ainsi dans une sorte d’écriture de la télé-réalité. Une télé-littérature. Une littérature télé-réelle. Je semble ainsi vouloir m’en prendre avec une poésie télé-réelle à notre société de la télé-réalité. Une poésie qui pratique une écriture de l’existence animale en directe. Le réel devient ici la fiction que j’utilise avec mon écriture pour rendre compte du réel. Je rends compte du réel avec le réel. En le transformant artistiquement le moins possible. 
Une poésie de l'hyper-réalité ?
La langue dans laquelle je fais le récit de mon existence animale : la langue fondamentale de l’être intime de l’homme ? Je cherche à écrire scientifiquement cette langue. Je cherche à ne pas l’écrire poétiquement ? Je déroule poétiquement la langue de mes journaux comme la langue fondamentale de mon être intime. 

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