POUR EN FINIR AVEC LE JUGEMENT DE CEUX QUI DÉTIENNENT LES CLEFS DU POUVOIR PAR KANT PARCE QU'ILS SONT PLUS HABILES QUE LES AUTRES À UTILISER LA FORCE DE LEURS FESSES
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PREMIÈRE PARTIE

J'ai fait l'expérience d'être jugé inapte au discours de Kant.
Jugé donc inapte à devenir un kantien.
Et pour cette raison est né en moi le désir de faire l'idiot.
C'était pour trouver une autre voix, un autre visage.
Ce visage, je le possède maintenant : il est celui d'un idiot.
Oui, j'ai bien réussi à me doter d'un nouveau visage. D'un nouveau corps. D'une nouvelle voix. D'une nouvelle existence donc.
Et cela m'a permis de reprendre goût à la vie puisque après avoir fait l'expérience de n'être pas en mesure de jouer du Kant et alors même qu'il m'avait semblé que c'était à cela, à cette tâche, je veux dire, que je devais consacrer mon existence, j'ai eu le sentiment que je n'avais plus rien à réaliser et que j'étais donc destiné à devenir une larve humaine.
Condamné à être un idiot et cela, à cause d'un jugement défavorable à mon égard, jugement porté sur moi par une personne qui détenait le pouvoir de donner l'accès au savoir par Kant à qui elle le désirait.
Cette femme, parce qu'elle tenait tout son pouvoir du savoir amassé par Kant, je l'ai nommée Madame de la Critique de la Raison Pure.
Or il se trouve que cette femme n'a jamais lu Kant. Il se trouve donc que j'avais une maîtrise des textes de Kant supérieure à la sienne, ce qui n'est pas très remarquable puisqu'elle, elle ne savait strictement rien sur ce sujet.
Pourquoi alors était-elle en mesure de juger un homme apte ou non à lire du Kant ?
Tout simplement parce qu'elle avait su, par la force de ses fesses, s'élever jusqu'au rang de maître kantien.
Par la force de ses fesses ? Cette femme était en effet extrêmement douée pour faire croire aux autres toutes sortes de choses absolument fausses, comme les persuader qu'elle était extrêmement savante ou encore leur faire croire qu'elle était dotée d'une intelligence remarquable.
C'est cet esprit de séduction qu'elle possédait au plus haut point qui lui a permis de réussir socialement. Par la force de ses fesses simplement, c'est-à-dire simplement par sa capacité à séduire les autres.
Tout cela n'est pas bien grave en apparence.
En effet on peut penser que toute personne a le droit de s'essayer à réussir en employant ses meilleures qualités.
Le problème, c'est que cette femme, elle se savait fausse au sens où elle se savait incapable de lire ne serait-ce qu'une ligne de Kant et que donc, pour cacher ses lacunes, elle développait continuellement une stratégie de séduction basée sur la force de ses fesses.
Elle ne cessait ainsi de se jouer, c'est-à-dire de se faire passer pour quelqu'un d'autre et ce, pour cacher aux autres grâce à ses images son insouciance.
Cela, je l'ai très vite compris. Dès que je l'ai vue, dès que je me suis essayé à la comprendre, sa fausseté m'est apparue comme une lumière qui l'a limpidisée.
Et parce que j'ai compris qu'elle tenait tout son pouvoir de la maîtrise de ses fesses, l'envie est née en moi de la singer, c'est-à-dire de me mettre à me comporter comme elle se comportait et cela, pour la forcer à se remettre en question.
La singer, c'était donc pour moi quelque chose d'essentiel puisque j'espérais pouvoir ainsi parvenir à faire qu'elle se remette en cause et que donc elle fasse retour sur elle-même.
Mais ne peut-on pas dire que si j'ai été habité d'un si violent désir de la singer, c'était aussi parce qu'elle ne supportait pas de sentir que je la comprenais et que donc, pour faire face aux multiples vexations qu'elle tentait de me faire subir et ce, toujours grâce à ses fesses, je n'ai pas trouvé d'autre moyen que de me suicider socialement, c'est-à-dire que de consentir à devenir fou.
Un homme devient toujours fou parce qu'il ne consent pas à trahir les valeurs humaines auxquelles il croit et veut donc leur rester fidèle.
Or pour moi, rester fidèle aux valeurs de la raison, de la famille, de la justice, c'est-à-dire à toutes les valeurs du Père, cela ne pouvait se faire que par le délire, c'est-à-dire en me sacrifiant socialement et animalement au nom de ces valeurs.
C'est qu'en me mettant à la singer, c'est-à-dire en me faisant cette femme des pieds à la tête, je me suis mis à agir de façon violemment contraire aux valeurs qui jusqu'ici m'avaient structuré.
J'ai consenti en effet, et ce pour la singer, à m'adonner à la luxure et au vice de la séduction. J'ai fréquenté des femmes, bu de l'alcool, fumé des drogues, passé mon temps à mener une existence oisive et paresseuse, etc. Tout cela pour me jouer à moi-même cette femme, pour donc être habité de la certitude que son discours était faux.
Car cette certitude, pour y parvenir, il me fallait en faire l'expérience.
Il me fallait en effet, pour me prouver de façon irréfutable que le discours de cette femme était faux, m'appliquer à mener une existence régie par les lois qu'elle prétendait ériger comme les seules lois possibles. C'est-à-dire les lois de ses fesses. Les lois donc de la séduction.
Ce faisant, j'ai rompu avec les principes qui jusqu'ici avaient régi mon existence et qui étaient des principes de justice, de travail, de famille.
Et c'est alors que je me suis mis à délirer, c'est-à-dire que j'ai perdu la raison. On perd la raison parce qu'on n'est plus en mesure d'obéir aux lois qui nous sont véritablement propres. Parce que l'on est plus en mesure de servir les lois du Père. Tuer le Père, c'est délirer, c'est-à-dire se mettre volontairement à enfreindre les lois du Père et ce, de façon systématique.
On ne travaille plus alors qu'à se déstructurer socialement et animalement et ce, en ne cessant pas de faire l'idiot, c'est-à-dire en se prostituant à soi-même.
Délirer ainsi, c'était pour moi singer cette femme. La devenir des pieds à la tête, c'est-à-dire jusqu'à faire que ma voix devienne sa voix et que donc je n'ai plus de voix.
Je n'étais donc alors plus moi-même. J'avais perdu toute possible humanité. Je n'étais plus qu'une larve, c'est-à-dire un homme aliéné à un autre, à cette autre même que je m'étais mis en tête de singer et ce, pour lui prouver que son jugement était faux. Irrecevable.
Cela, j'ai bien réussi à le prouver mais au prix d'un sacrifice énorme, celui d'avoir perdu tout contrôle sur moi-même.
Car si est né en moi le désir de singer cette femme, donc de m'aliéner à elle jusqu'à n'avoir plus de visage, c'était bien pour dire non au jugement qu'elle a porté sur moi. Pour lui prouver que ce jugement était faux.
En effet, en la singeant, je suis parvenu à la comprendre comme nul jamais ne l'a jamais comprise et ce, en la devenant des pieds à la tête.
En réussissant ainsi à me prouver que devenir cette femme, c'était devenir fou, j'ai bien réussi à me prouver que cette femme n'était constituée que d'une suite de mensonges tous plus ignominieux les uns que les autres.
Et que donc le jugement qu'elle portait sur moi était avant tout le jugement d'une personne incapable. Inapte au discours de Kant. Incapable d'assurer son rôle de maître kantien.
Mais quelle était donc la nature de ce jugement qu'elle portait sur ma personne ?
Elle me jugeait indigne de servir Kant. Indigne d'étudier Kant. Et cela parce qu'incapable de séduire. Parce qu'incapable d'utiliser la force de mes fesses. Parce que différent d'elle donc. Parce qu'obéissant à des lois et à des principes qui n'étaient pas les siens.
Parce que donc je ne parlais pas la même langue qu'elle, elle a cru bon de devoir, par toute une suite de vexations, me faire sentir que, selon elle, je n'étais pas digne de lire Kant. Car pour elle, seul un homme sachant utiliser ses fesses, c'est-à-dire sachant faire rire et danser des jeunes filles et donc gagner ainsi leurs faveurs, pouvait être digne de lire Kant.
Le jugement de cette femme, il est donc très vite devenu pour moi un mur, quelque chose comme un obstacle, quelque chose je veux dire qui semblait devoir m'empêcher de continuer à étudier les textes de Kant.
Et parce que je me suis senti incapable de faire face à ce jugement, c'est-à-dire de l'ignorer ou même de le critiquer ouvertement en m'affrontant volontairement à cette femme, j'ai eu le sentiment que jamais je ne pourrais devenir un maître kantien. Cette femme, cette Madame de la Critique de la Raison Pure, par le jugement qu'elle a porté à mon égard, est bien parvenue à me persuader que jamais je ne pourrai réussir de façon kantienne.
Tout cela à cause d'un jugement.
C'est donc bien pour tenter de me venger de ce jugement que j'ai pris la décision de singer cette femme et ce, pour parvenir à lui prouver que son jugement n'avait aucune valeur et que donc il me fallait tout faire pour en prouver la nullité. En prouvant la nullité de sa personne.
C'est ce à quoi je suis parvenu en travaillant à la singer.
Mais cela m'a coûté un prix exorbitant puisque dans l'affaire, je n'ai rien fait d'autre que de perdre la raison.
Oui, c'est bien en devenant fou, c'est-à-dire en acceptant de perdre la raison, que j'ai pu être enfin en mesure de m'affronter à elle. De m'affronter à son jugement. De lui démontrer que son jugement était faux.
Il y a donc bien ici, on peut le dire, une nécessité du délire. Ce n'est en effet qu'en délirant, c'est-à-dire qu'en acceptant de devenir fou, qu'on peut être en mesure de devenir capable de se prouver à soi-même que le jugement dont on a fait l'objet et qui s'est présenté à nous comme devant nous barrer la route au savoir de Kant était faux. Était le fruit d'une personne inapte au service de Kant. D'une personne incapable de rendre gloire véritablement à Kant.
Et pourtant cette personne continue encore aujourd'hui à professer Kant. Tandis que moi, je vis comme un mort, absent pour toujours aux autres. Juste capable de comprendre et ce, en l'analysant, la nature du jugement dont j'ai fait l'objet.
Pour en finir avec le jugement de Kant ?
Oui, pour en finir avec tous ceux qui utilisent Kant en vue de professer un savoir qui est tout à fait contraire à l'éthique de Kant. Kant n'aurait certainement jamais rien voulu savoir de ceux qui utilisent leurs fesses pour se forger une identité sociale et animale. Il se trouve pourtant que ce sont souvent ces derniers, je veux dire ces utilisateurs de fesses, qui détiennent les clefs du pouvoir kantien. Qui donc sont les plus capables d'ordonner la cité kantienne. De faire donc que certains ne puissent pas parvenir au pouvoir par Kant. Parce que jugés incapables d'utiliser la force de leurs fesses.



DEUXIÈME PARTIE

Ce jugement dont il m'a été donné de faire l'expérience de façon si dramatique lors de ma rencontre avec Madame de la Critique de la Raison Pure, il s'est trouvé être jugement premier. Je dis jugement premier puisqu' à découlé et continue d'ailleurs de découler de ce jugement une multitude d'autres jugements, tous d'ailleurs aussi durs à supporter que le premier.
Le jugement de cette femme, nous l'avons dit un peu plus haut déjà, j'ai pu en prendre toute la mesure en travaillant à devenir fou. Idiot donc.
Et c'est pourquoi je continue à faire l'objet de jugements aujourd'hui mais dans des termes différents.
On me juge idiot.
On me juge incapable de faire face aux nécessités de l'existence.
On me juge vicieux.
Délirant.
Etc.
Ainsi les gens dans la rue me jettent des regards moqueurs. Un peu comme s'ils cherchaient à lapider en lui jetant des pierres à la gueule une mauvaise brebis.
On me regarde comme on regarderait avec mépris un être déchu socialement. Un être que l'on accuserait de ne pouvoir satisfaire les exigences de l'individu social et animal qu'il se devrait d'être.
Mes frères d'armes, ce sont donc maintenant tous les inadaptés. Tous les impotents de village. Tous ceux donc que l'on accuse d'être des idiots.
Autrefois, avant de rencontrer celle par qui m'a été refusé le pouvoir par le savoir par Kant, je n'avais pas à craindre ce jugement puisque j'étais un individu social et animal bien portant. Puisque j'étais en mesure de faire face aux exigences sociales et animales de la cité kantienne : j'étais en effet un élève qui réussissait à l'école, un jeune homme qui remplissait tous ses devoirs d'enfant sage et bien d'autres choses encore.
Et pourtant je n'étais pas alors déjà tout à fait comme les autres.
On me reprochait en effet de ne pas savoir jouer de mes fesses en vue de devenir un être de séduction. Je ne fréquentais pas ainsi les jeunes filles de mon âge.
Mais je ne savais pas non plus utiliser ma tête comme les autres savaient l'utiliser puisque ma tête, elle était une tête sans fesses.
Ainsi, si je parvenais à assumer auprès des autres le rôle d'individu social et animal de façon satisfaisante, ça n'était jamais qu'en vivant comme une sorte de fantôme social et animal.
Un être qui était parvenu à utiliser sa tête de façon sociale si performante qu'il parvenait malgré tout à se maintenir la tête hors de l'eau sans avoir à passer par le pouvoir par les fesses.
Le problème, c'est que je ne parvenais à vivre ainsi qu'en me déséquilibrant de la façon la plus morbide qui soit, c'est-à-dire qu'en faisant tout pour ignorer tout de mes aspirations les plus profondes. Les plus chères, donc.
Je m'interdisais ainsi d'aimer et d'être aimé ou encore de réaliser les aspirations sociales qui m'étaient les plus chères.
Mais cela était-il vraiment vivre de façon morbide comme a cherché à me le faire croire cette Madame de la Critique de la Raison Pure.
Je ne crois pas. Je ne crois pas en effet que les êtres de séduction soient des êtres nécessairement plus homme que ceux qui se refusent à toute forme de séduction par les fesses.
J'étais certes déjà un être à part. Différent des autres. Mais cela ne pouvait au fond qu'être favorable à mon destin qui était de devenir un hérétique : un homme qu'on n'allait pas tarder à brûler dans le feu de l'idiotie.
D'autres déjà avant cette Madame de la Critique de la Raison Pure s'étaient essayés à me faire trébucher. À me faire rendre à la raison par le pouvoir par les fesses. Mais j'avais tenu bon. Je ne m'étais pas laissé tenter par la pomme.
C'est pourquoi, cette Madame de la Critique de la Raison Pure, je n'allais pas tarder à la nommer la femme-serpent puisqu'elle, elle allait parvenir, comme le serpent de la Genèse, à me faire manger le mot "idiot" et donc à me pousser à devenir un homme parmi les hommes. C'est-à-dire un idiot parmi les hommes.
Ce jugement défavorable, que les autres n'étaient pas aptes à porter sur moi jusqu'à ma rencontre avec la femme-singe puisque jusqu'à cette rencontre, j'avais réussi à tenir au vent de la séduction c'est-à-dire réussi à rester malgré tout un individu social et animal et alors même que je n'étais pas un homme parmi les hommes, il m'a été donné, pendant un temps très long, de ne pas avoir à y faire face.
Puis tout a basculé. J'ai cessé en effet en cessant d'être un individu social et animal d'être en mesure de faire face au désir des autres de me nommer idiot. Et j'ai donc alors chuté. Cessé d'être pour eux un frère d'armes. Condamné donc à devenir une brebis galleuse qui ne cesserait pas désormais d'exciter le jugement des autres. Leur désir de me rire au nez. De me jeter des pierres pour me lapider et ce, au nom même de Kant c'est-à-dire au nom des valeurs de la séduction par les fesses, c'est-à-dire de ces valeurs qui permettent à ceux qui savent utiliser leurs fesses de devenir les puissants de la cité de Kant.
Ce qu'il me restait donc à faire, c'était tenter de comprendre la situation : cette situation dans laquelle je m'étais retrouvé et qui faisait de moi un idiot.
Tout cela était-il normal ?
N'était-ce pas l'aboutissement d'un état morbide ?
N'avais-je pas tout fait pour en arriver là ?
Ou y avait-il au contraire encore une issue ?
Une pensée salvatrice ?
Une possible voix comme ligne d'horizon ?
Oui, c'est cela même que je m'efforce de croire aujourd'hui.
Qu'il y avait une possible voix encore. Et c'est pourquoi je ne cesse plus, depuis que je suis mort aux autres, de faire tourner la langue. La faire tourner pour rendre possible cette voix que j'ai nommé la "voix de l'idiotie" et en qui j'ai mis tous mes espoirs.
Car je veux croire qu'elle me sauvera.
Par cette voix, je suis déjà parvenu à me constituer un nouveau visage : le visage d'un hérétique. D'un homme que les autres cherchent à brûler dans le feu de l'idiotie. Mais aussi d'un prophète. Car en faisant tourner la langue comme je fais tourner la langue, c'est bien cela qui arrive : je deviens un prophète, le prophète de l'idiotie. Celui par qui la voix des idiots redevient possible.
Par cette voix, je me remets en effet à penser la nature du jugement dont j'ai fait l'objet. Et ce jugement, je le remets en cause. J'en démontre l'inanité. Je m'en prouve donc la nullité.
Et du coup je deviens en mesure de renverser les valeurs de la séduction par les fesses.
Je les inverse, c'est-à-dire que je m'efforce de prouver aux autres, aux bien-portants donc, que leurs valeurs, ces valeurs qui les animent, sont des valeurs qui reposent sur le mensonge. Sur l'infamie. Sur l'injustice.
Et que donc il est nécessaire de s'en prendre à elle.
Pour trouver de nouvelles valeurs : les valeurs de l'idiotie.
C'est cela même qui est pour moi être habité du désir d'en finir avec le jugement de ceux qui parlent avec mépris des malades mentaux. De tous ceux qui, par leur culte de l'injustice et de la séduction par les fesses, rendent possible la maladie mentale.
Car ceux qu'on nomme malades mentaux, ce ne sont jamais que les victimes d'un système qui érige en principe les lois de la séduction par les fesses.
Que proposez-vous à la place, cher Monsieur, me direz-vous ?
Ce que je propose ?
Tout simplement la création d'une contre-culture et ce, à travers la création d'une contre-psychologie.
Oui, le moment est venu, je crois, de critiquer de façon médicale, c'est-à-dire avant tout psychologique, les moteurs sociaux et animaux qui font de la cité kantienne une cité fondée sur les principes de la séduction par les fesses.
Il est donc temps de juger ceux qui jugent avec mépris ceux qui ne peuvent pas tenir au vent de la séduction par les fesses et qu'on nomme avec mépris "malades mentaux".
N'est-il pas en effet nécessaire de se révolter contre un système qui refuse à certains hommes le droit d'être des individus sociaux et animaux pour la simple raison qu'ils ne sont pas en mesure de tenir au vent de la séduction, c'est-à-dire pour la simple raison
qu'ils se refusent à servir des valeurs qui véhiculent l'injustice et le mépris de tout ce qui montre race ?
Critiquer ce système et ce, pour l'ébranler, c'est pour moi bien cela que signifie être habité du désir d'en finir avec le jugement de ceux qui s'accaparent le pouvoir par le savoir par Kant en jouant simplement de leurs fesses, c'est-à-dire en faisant de la séduction la seule arme sociale et animale admissible.
Non, je ne crois pas que servir Kant, ce doit être l'utiliser en vue de se faire passer auprès des autres pour un être extrêmement brillant.
Je ne crois pas en effet que les textes de Kant aient été écrits pour servir les ambitions d'hommes qui ne pensent qu'à séduire, c'est-à-dire qui ne pensent qu'à utiliser la force de leurs fesses et ce, pour tirer le maximum de profit de leur situation de puissance.
Ces hommes veulent briller socialement et animalement et ce, dans le seul but de boire et de manger ce qu'on trouve de meilleur ici-bas ou encore d'avoir accès aux femmes les plus attractives.
Je pense donc que la situation que j'occupe aujourd'hui et qui consiste à percevoir tout ce qu'il y a de méprisable dans le mode de vie de ceux qui sont parvenus à détenir les clefs du pouvoir par la seule force de leurs fesses fait de moi un homme bien plus homme que tous ces sur-adaptés socialement et animalement qui ne savent que penser socialement et animalement en vue de jouir.
Oui, je veux croire que la voix que je fais entendre est bien plus juste et en ce sens nécessaire que la voix de ces êtres juste capables d'être des individus sociaux et animaux respectables, c'est-à-dire sachant tenir au vent de la séduction.
Moi, je suis aujourd'hui un inadapté, mais je sais tirer de ma position d'inadapté beaucoup de puissance et ce, en vue de prouver aux hommes qui ne pensent qu'à jouer de leurs fesses et qui me crachent au visage les pires insultes parce que justement ils
me jugent incapable de jouer de mes fesses, que ce sont eux qui sont malades.
Que c'est bien justement parce qu'ils me nomment avec mépris "malade mental" que ce sont eux qui sont malades.
Ils sont malades de leurs fesses. 
Ils sont malades par incapacité de penser socialement et animalement dans un but autre que celui qui consiste à entretenir leurs fesses.
Mais je veux croire aussi qu'ils peuvent se faire soigner et c'est pour cela même que j'aspire à créer une contre-psychologie : une psychologie au service de l'idiotie, c'est-à-dire une psychologie qui soit apte à traiter la maladie dont sont atteints tous ceux qui se croient être des individus sociaux et animaux normaux.
C'est à ceux qui sont atteints de folie humaine, c'est-à-dire à ceux qui sont en mesure d'analyser leur délire social et animal, délire toujours provoqué par un rejet de l'ordre de la cité kantienne, qu'il revient d'être des contre-psychologues.
Parce qu'ils sont en mesure de faire entendre la voix de l'idiot, cette voix que tous les utilisateurs de leurs fesses cherchent à fuir et ce, pour profiter avec le plus de succès possible de l'être de séduction, c'est à eux qu'il revient d'orchestrer une vaste remise en cause de l'ordre de la cité kantienne.
Pour en finir avec le jugement de ceux qui passent leur temps à jouer de leurs fesses.
Il y a les malades mentaux.
Mais il y a aussi les malades sociaux et animaux, autrement dit tous ceux qui sont atteints de la maladie de se croire des individus sociaux et animaux bien-portants parce qu'ils savent jouer de leurs fesses avec la plus grande maîtrise artistique qui soit.
Ne peut-on donc pas conclure ce pamphlet en annonçant que les asiles psychiatriques constituent des havres de liberté tandis que le monde social et animal de la cité kantienne dans lequel se meuvent les individus soi-disant bien-portants constitue un vaste hôpital, non pas psychiatrique celui-là mais contre-psychiatrique ou plutôt même hôpital accueillant ceux qui sont atteints de la folie de la normalité sociale et animale ?
Car il s'agit bien aussi d'une folie mais cette folie, c'est celle des puissants, de ceux donc qui détiennent le pouvoir et c'est pourquoi elle n'est pas tenue habituellement pour une folie.
Et pourtant : j'observe autour de moi tous ces hommes qui semblent avoir la raison pour eux et je dois bien avouer que je les trouve profondément déraisonnables. Profondément inaptes à saisir leur véritable nature d'homme.
Tandis que tous ceux qu'on enferme pour folie psychiatrique, il y a fort à parier qu'ils sont ceux qui sont le plus en mesure de rentrer en relation avec eux-mêmes et donc de faire entendre une voix, celle de l'idiot qu'ils ont fini par découvrir en eux à force de délirer et qui est une voix bien plus chargée de vérité que celle de tous ceux qui délirent en paix parce que leur délire est un délire autorisé. Un délire qui ne peut pas faire l'objet d'une quelconque critique puisqu'il est le délire de la normalité, c'est-à-dire le délire prôné par tous ceux qui détiennent les clefs de la cité kantienne.
La meilleure façon donc d'en finir avec le jugement de ces soi-disant êtres normaux, c'est bien de les juger à leur tour et ce, pour faire apparaître tout ce par quoi ils pèchent, je veux dire faire apparaître la réalité de leur mensonge, de ce mensonge social et animal qu'est l'être de séduction qu'ils prônent et qui leur permet d'asseoir sur les autres, je veux dire sur tous ceux qui font mine de montrer race et noblesse d'âme ou même ne serait-ce que sensibilité, leur pouvoir.
Madame de la Critique de la Raison Pure, cette femme qui prône l'être de séduction par goût de la normalité, elle m'apparaît bien en ce sens comme une sorte de monstre social et animal qui ne travaille qu'à interdire l'accès au royaume de Kant à tous ceux qui se refusent au mensonge qu'est la pratique kantienne de ses fesses, c'est-à-dire la pratique raisonnée et planifiée du mensonge de l'être de séduction.
Toute la question au fond, c'est de savoir s'il est juste de chercher à lire Kant dans le seul but de se doter d'un masque social et animal qui fera de nous des êtres de séduction redoutables. Ou si au contraire lire Kant, cela doit se faire pour remettre en cause le pouvoir de ceux qui utilisent ces textes dans le seul but d'entretenir leurs fesses.
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